Laisser le régime de Pékin penser qu'il pourra un jour réaliser la réunification en développent les liens économiques, cette stratégie de Tapei n'a cessé de porter ses fruits et de plaire à l'Occident. Car en attendant, les 22 millions de Taiwanais jurent qu'ils resteront indépendants, ce qui fait les affaires des multinationales du monde.

Après l'affaire de corruption qui a touché la famille du président, les opportunistes de tous bords tentent d'en profiter. Chen Shui-bian lui-même se pose en victime des Chinois du continent.

Après huit ans dans l'opposition, le Kouomintang revient au pouvoir. Cette alternance a la tête du pays illustre la maturité politique du peuple taïwanais.

La mise en détention provisoire de l'ancien président indépendantiste Chen Shui-bian survient au moment où s'esquisse un rapprochement historique avec Pékin.

Le rapprochement économique entre Pékin et Taipei se poursuit avec l'arrivée massive de touristes chinois dans l'île. Les indépendantistes s'inquiètent et brandissent le spectre de la réunification

Voici soixante ans que coexistent deux Chine, la République populaire de Chine installée à Pékin, et la République de Chine qui contrôle Taiwan. Depuis 1949, les situations respectives de la Chine et de Taiwan ont profondément évolué, ainsi que leurs relations.

Sur fond de tensions militaires croissantes dans le détroit, Pékin poursuit son travail de sape de la démocratie taïwanaise, à l'approche des élections locales de novembre 2018 et en amont de la présidentielle de 2020. L'objectif ancien de la Chine, à savoir récupérer l'île, par la force si nécessaire, n'est plus tabou. Reste que, sur le terrain diplomatique, Pékin devrait y réfléchir à deux fois avant de priver Taipei de toute relation extérieure, car cela risque de faire basculer l'île vers l'indépendance, assure le webzine "Duanchuanmei".

Depuis l'élection de Ma Ying-jeou et le retour du Kuomintang aux commandes de l'Etat taïwanais en 2008, les relations entre les deux rives du détroit de Formose ont connu une certaine stabilisation. La cascade d'accords signés et la libéralisation rapide des échanges conduisent certains à penser que les relations Chine-Taïwan sont désormais sur les rails d'une « unification pacifique » inexorable. Mais c'est oublier que, derrière cette apparente détente, toutes les dynamiques au coeur des tensions sont toujours à l'oeuvre.

Tsai Ing-wen, première femme élue à la présidence, détonne par son profil. Ex-universitaire devenue technocrate, cette indépendantiste devra recourir au compromis face à Pékin.

Pour ne pas être comme Hong Kong soumis au diktat de Pékin, les Taïwanais ont infligé une défaite cuisante au parti nationaliste au pouvoir aux dernières élections locales.