La guerre dure en Tchétchénie depuis maintenant plus de 10 ans et donne le plus souvent lieu à des analyses simplicatrices.

Tandis que la moitié des Tchétchènes a fui en Russie ou dans les pays voisins, Moscou ne semble pas être en mesure de fournir à la petite République caucasienne, ruinée par une longue guerre entre les mouvements islamistes et l'armée russe, les moyens de la reconstruction, ouvrant la voie à une aide arabe pas toujours désintéressée.

La prise de 700 spectateurs en otages par un commando tchétchène et la terrible brutalité avec laquelle Vladimir Poutine a éliminé les terroristes - provoquant la mort de plus de 100 otages - éloignent encore la perspective de la négociation...

"Qui n'est pas avec moi est avec Al-Qaida, et ne saurait donc être un interlocuteur", affirme aujourd'hui le président russe, pour qui il n'y a plus désormais en Tchétchénie ni séparatistes ni indépendantistes, seulement des terroristes.

Un mois après la prise d'otages du théâtre Doubrovka par un commando tchétchène, les traces de la tragédie ont été effacées et toute reconstitution des faits est désormais impossible.

Dans la capitale tchétchène où un attentat contre l'administration russe a fait plus de 60 morts, les derniers habitants s'efforcent de survivre au milieu des liquidations sommaires, des pillages et de la peur.

C'est le plus grand carnage de l'histoire des prises d'otages. Dans l'école de Beslan le 3 septembre, 335 personnes, dont la moitié d'enfants, ont trouvé la mort.

En tuant l'unique président tchétchène démocratiquement élu, les forces russes n'ont pas seulement éliminé l'un des rares partenaires crédibles pour d'éventuels pourparlers de paix, elles ont ouvert la voie à la radicalisation de la résistance. Sous la houlette des djihadistes...

Les forces russes poursuivront leurs opérations en Tchétchénie "jusqu'à la victoire totale contre le terrorisme, qui empêche encore le retour à une vie normale dans la République", a assuré, le 20 février 2002, le commandant en chef des forces fédérales, le général Vladimir Moltenskoï.

Malgré les attentats-suicides qui avaient fait 75 morts en quelques jours, le président russe Vladimir Poutine, dans son adresse à la nation, le 16 mai 2003, a réaffirmé sa politique en Tchétchénie : transfert du maintien de l'ordre aux milices locales, élection d'un président et d'un Parlement, traité de délimitation des pouvoirs entre la Fédération de Russie et la République caucasienne, amnistie.