C'est le film le plus secret de l'été et le plus excitant du moment. Celui qui doit servir de locomotive pour la réouverture des salles en juillet et remettre les pendules du cinéma d'action à zéro. Avec "Tenet", Christopher Nolan s'attaque au film d'espionnage. En plein confinement, le réalisateur d'"Inception" et de "Dunkerque" a répondu en exclusivité aux questions de "Première".

D'"Inception" à "Interstellar", le Britannique a gagné ses galons de cinéaste d'exception. Un réalisateur capable d'imposer à Hollywood et au grand public des blockbusters audacieux, quelque part entre l'univers de James Bond et des expériences de physique quantique. Avec une obsession marquée pour le temps, trituré de film en film. "Tenet", son nouveau projet, ne déroge pas à la règle. Jusque dans sa sortie à rebondissements, initialement prévue en juillet et sans cesse repoussée. Avec ce thriller, Nolan s'est fixé pour mission de sauver les salles obscures frappées par la crise du Covid-19.

Sorti le 26 août 2020, "Tenet", le film labyrinthique de Christopher Nolan a une mission : séduire spectateurs et spectatrices et sauver les salles de cinéma. Mais le cinéaste, démiurge austère, a-t-il réussi ses tours de passe-passe temporels ?

Le réalisateur d'"Inception" sort un film fascinant, entre James Bond et physique quantique. Entretien.

Dès la séquence d'ouverture à l'opéra de Kiev, avec l'enchaînement de trois somptueux travellings arrière brusquement interrompu par un panoramique et le travelling avant qui accompagne l'irruption de terroristes sur la scène, le spectateur est happé dans un tourbillon d'actions dont il n'émergera que deux heures et demie plus tard. Pas de scènes d'exposition. Juste des informations que le héros sans nom (autoproclamé le Protagoniste) glane et recoupe au gré de ses discussions avec les uns et les autres, à mesure qu'il prend la mesure de sa mission. Le spectateur n'en sait pas davantage.