Pour l'ancien garde des Sceaux, être chiraquien consistait surtout à avaler des couleuvres... Jusqu'à ce 6 avril où il a décidé de jouer pour lui-même : il veut l'Hôtel de Ville, tout de suite ou en 2001...

Jamais d'interventions voyantes ni de déclarations intempestives : le ministre de la Justice de Chirac fait l'admiration des siens pour l'habileté avec laquelle il joue de son pouvoir.

"J'ai besoin de vous à la Justice", lui avait dit Chirac. Et, par fidélité, Jacques Toubon a accepté, dans le tumulte des affaires, d'apparaître comme le bouclier du régime...

"Saucissonner", faire traîner, muter... Il n'y a pas que les pressions sur les magistrats pour éviter un scandale politique. Le garde des Sceaux dispose aussi de tout un arsenal de moyens occultes. Mais là le scandale est juridique...

En réclamant la démission du patron du service chargé de prévenir la corruption, le Garde des Sceaux a cru protéger le Premier ministre. Il n'a réussi qu'à l'exposer un peu plus et à dévoiler ses propres méthodes.

Au moment où l'annonce de coupes importantes (près de 5 %) dans le budget de la Culture fait réagir vivement le monde artistique, nous avons interrogé Jacques Toubon, ministre de la Culture et de la Francophonie, sur la politique qu'il entend désormais mettre en place.

Il a été de droite jusqu'à la caricature. Volcanique, pugnace et chaleureux, il appartenait à l'histoire de la chiraquie. Hollande vient d'en faire le défenseur des droits. Surprise.

Il est de droite, il est âgé et il hérisse la gauche. C'est précisément pour ça que François Hollande l'a choisi envers et contre tout. Explications.