Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la Mairie de Paris, voudrait se débarrasser de ce nom encombrant. Le clan Tiberi, lui, fait front. En annonçant sa candidature dans le 5e arrondissement, le fils de Dominique entend succéder à son père, qui y règne en maître depuis trente ans. ″Une question d'honneur″, affirme Jean Tiberi, pour qui la famille passe avant le parti.

Confronté au scandale, le président cherche un homme sûr pour remplacer le maire de Paris. Il récuse les grosses pointures - Séguin, Balladur - qui ont déserté le sérail.

On l'a cru longtemps prêt à encaisser tous les coups, à faire un rempart de son corps pour protéger son patron... Et c'était vrai.

Il ne voit rien, n'entend rien, ne veut rien savoir. Il aperdu six arrondissements ? Ses amis l'abandonnent ? La justice le met en examen ? Il attaque !

Juppé-Villepin-Tiberi : ils n'ont jamais trahi, jamais contesté son leadership, et ils lui témoignent une affection réelle. Alors le président continue à s'appuyer sur eux, malgré l'impopularité du premier, les bourdes du deuxième et l'image terrible du troisième...

Pour l'ancien garde des Sceaux, être chiraquien consistait surtout à avaler des couleuvres... Jusqu'à ce 6 avril où il a décidé de jouer pour lui-même : il veut l'Hôtel de Ville, tout de suite ou en 2001...

Et si la décision du Conseil constitutionnel, qui confirme l'élection de Jean Tiberi tout en condamnant ses fraudes, arrangeait toute la classe politique ? Entretien avec une femme en colère.

Pendant près de vingt ans, la Mairie de Paris fut une cité interdite. Le système Chirac était connu, mais verrouillé. Aujourd'hui les bouches s'ouvrent : Tiberi n'a pas les moyens de son prédécesseur...

Depuis six ans, il règne sur l'Hôtel de Ville. Mais il lui manque encore cette couronne populaire qui transforme les édiles en idoles...

A Paris, le maire sortant a besoin de faire la différence. Pour éviter des négociations difficiles avec les Verts, voire le MoDem. Et consolider sa place parmi les grands de la gauche.

En appelant Chirac au secours, le maire de Paris ne se fait guère d'illusions sur la décision présidentielle.