A travers l'évolution et les dérives du mot ″silhouette″, l'historien Georges Vigarello éclaire l'actuel culte du corps et de la minceur. Genèse d'une obsession.

Joie, peur, colère, amitié... Selon Georges Vigarello, toutes ces expressions de notre intimité ont évolué avec le temps.

Après avoir exploré le corps sous toutes ses coutures, Georges Vigarello propose, dans son dernier ouvrage, une plongée à l'intérieur de l'enveloppe corporelle et dissèque la manière dont les sociétés ont verbalisé l'intime, caisse de résonance des moeurs et de l'érudition d'une époque mais qui recèle aussi ses propres mystères.

Professeur de gymnastique devenu philosophe puis historien, Georges Vigarello a une passion : le corps. Au-delà des découpages chronologiques traditionnels, il explore, patiemment, livre après livre, cette terre inconue.

D'abord, il y avait l'âme pensante. Et puis, lentement, est apparue chez les Modernes l'étrange notion de « soi », qui englobe sensations, sentiments et inconscient. Une mutation racontée par Georges Vigarello.

Du visage de la Joconde aux sylphides contemporaines, ce ne sont pas seulement les critères de beauté qui ont changé... L'historien Georges Vigarello montre que l'histoire des sociétés et des cultures modèle aussi les corps des femmes et des hommes.

Avec la scène du film "Blow up" de Michelangelo Antonioni en couverture, nous voici d'emblée dans le sujet de la représentation : livre, film, photo en train d'être prise mais non vue, autre photo énigmatique dans le cours du film, sont autant de poupées russes entre les images et une réalité insaisissable.

Il a fallu attendre 1978 pour que le viol constitue enfin un crime. Georges Vigarello fait le récit d'une longue impunité.

Dans une somme monumentale, Georges Vignarello et Alain Corbin explorent l'histoire culturelle du corps. Où l'on découvre que les clubs de gym ont de très anciennes racines chrétiennes...

Jamais, avant le XXe siècle, le corps humain n'avait connu de tels bouleversements. L'historien, maître d'oeuvre d'une somme considérable, décrit ses mutations.

S'il est un mot désignant du concret, c'est bien le corps ; ici l'article défini, sans le qualificatif humain qui reste sous-entendu, le rend abstrait.