L'histoire secrète de la mère du premier enfant de Mussolini. Récit poignant d'un cauchemar intime et national.

Dans Vincere, Marco Bellocchio dévoile un épisode obscur de la vie de Mussolini. Un film onirique sur la révolution et l'obsession amoureuse.

Depuis La Nourrice(1999) et Le Sourire de ma mère(2002), méditations sur l'enfermement familial, Bellocchio a affirmé un sens nouveau du récit maîtrisé dans toutes ses dimensions. Attentif à l'histoire récente avec Buongiorno, notte(2003), où il évoquait l'enlèvement d'Aldo Moro, et après l'élégie du metteur en scène de mariages (2006), il se plonge avec Vincere dans le passé proche de l'Italie : l'époque fasciste.

Vincere s'inspire d'un épisode de l'histoire du fascisme et de son chef. Encore socialiste, le jeune Mussolini se lie à Ida Dalser, avec qui il a un enfant et qu'il répudie quand, devenu leader belliciste, il épouse Rachele Guidi. L'ancienne relation gêne sa carrière, il fait enfermer Ida et leur fils Albino dans un hôpital psychiatrique.

S'appuyant sur d'extraordinaires archives, le cinéaste italien retrace le drame d'Ida Dalser, première épouse de Mussolini et mère de son premier enfant.

Dans Vincere, de Marco Bellocchio, Giovanna Mezzogiorno interprète Ida Dalser, maîtresse obsessionnelle de Benito Mussolini, répudiée puis effacée de l'histoire officielle par le Duce. Une héroïne hors du commun que l'on dirait sortie d'un opéra, où elle est stupéfiante et bouleversante. Son absence au palmarès du dernier Festival de Cannes demeure un mystère doublé d'une injustice.