En s'obstinant à rejeter les propositions de paix arabes, en préférant s'en remettre à la force et encore à la force, l'Etat hébreu se condamne - et condamne la région - à des décennies de violence et de guerre.

Des groupes d'extrême droite réclament une loi contre les mariages mixtes, voire contre tout rapport physique entre femmes juives et hommes arabes. Certains n'hésitent pas à recourir à la violence pour imposer leurs vues.

Trois responsables majeurs de l'appareil sécuritalre dénoncent avec des mots très durs des comportements qui ont récemment sali l'honneur de Tsahal. Et de l'Etat juif.

Contre la politique de Sharon, aujourd'hui approuvée par 74 % des Israéliens, les dirigeants de l'opposition de gauche estiment qu'ils n'ont plus aujourd'hui qu'une seule arme : dire la vérité au pays.

L'impasse actuelle a provoqué le réveil du camp de la paix, en Israël comme chez les Palestiniens. Mais sans pression américaine, le cycle des affrontements risque de se poursuivre.

En Israël, les attentats suicides ont brutalement radicalisé la population. La majorité des Israéliens ne croient plus qu'à la force. Josette Alia et Jean-Paul Mari sont allés à la rencontre d'un peuple déboussolé.

Depuis que six soldats israéliens ont été tués, il y a quatre mois, près de Deir Ibsiya, à l'ouest de Ramallah, toutes les routes qui conduisent au village ont été coupées et les habitants sont contraints à un dangereux cache-cache dans les collines pour aller travailler ou s'approvisionner...

Peut-on construire la paix sans la reconnaissance des peuples ? Il est urgent de laisser de côté les mythologies et d'affronter la réalité.

Faut-il s'étonner que la brutalité quotidienne exercée dans les territoires occupés contre les Palestiniens ait fini par déteindre sur les mentalités en Israël même ?

Le président américain, soucieux de préserver les intérêts des Etats-Unis au Proche-Orient, cherche à faire accepter aux deux parties un arrêt de la violence.

L'assassinat du ministre du tourisme, Rehavam Zeevi, par un commando palestinien permet à Sharon d'ignorer les pressions américaines et de grignoter jour après jour, tous les acquis d'Oslo.