Le 20 novembre 2014, Akai Gurley a rejoint Michael Brown sur la liste des Noirs tués, aux Etats-Unis, par des policiers blancs. Les jours suivants, des milliers de citoyens ont manifesté contre ces crimes impunis, ravivant le débat sur l'équité de la justice. Pour seule réponse, M. Barack Obama leur a demandé d'être « persévérants », au prétexte que « les choses vont mieux » qu'avant. Les Afro-Américains semblent parfois en douter...

Article qui examine les raisons pour lesquelles une personne noire a trois fois plus de chance d'être tuée par la police qu'une personne blanche aux États-Unis.

Depuis 2006, une centaine de jeunes Noirs sont tués chaque année par des policiers blancs. Le plus souvent sans raison. Et en toute impunité.

En 1971, huit activistes américains révoltés par la violence policière lors de manifestations pacifistes cambriolent les bureaux du FBI et balancent les infos récoltées à la presse. Le casse politique du siècle.

Aux États-Unis, il existe un grand nombre de forces de police distinctes selon l'échelon territorial. Les plus grandes villes disposent d'unités spécialisées, la plus connue étant le SWAT, acronyme de Special Weapons and Tactics. Les interventions disproportionnées des unités SWAT dans des situations qui ne le nécessitent pas sont aujourd'hui de plus en plus controversées.

C'est la bavure de trop. La décision du grand jury de ne pas engager de poursuites contre le policier blanc responsable de la mort de l'adolescent noir Michael Brown à Ferguson, a déclenché des émeutes. L'affaire libère la parole sur la brutalité policière et sur le racisme de la société américaine. Cinquante ans après la lutte pour les droits civiques, l'Amérique a encore de vieux démons à exorciser.

Des manifestations qui dénoncent les violences policières contre les Noirs se poursuivent dans plusieurs villes du pays, ravivant des tensions raciales que l'on croyait disparues.

Un garçon doux qui avait envie de s'en sortir ou un gosse influençable aux mauvaises fréquentations ? Qui était Michael Brown, l'enfant de Ferguson dont la mort a embrasé la banlieue de Saint Louis ? Pourquoi a-t-il été tué ? "L'Obs" a rencontré ses amis et sa famille.

Au départ, BlackLivesMatter n'est qu'un hashtag (ou mot-clic) lancé en 2013 par Alicia Garza, Patrisse Cullors et Opal Tometi. Trois femmes, noires, nées au début des années 1980, respectivement installées à Los Angeles, Oakland et New York. Le premier message est posté le 13 juillet 2013, en réaction à l'acquittement de George Zimmerman, l'auteur du coup de feu qui tua Trayvon Martin, jeune Noir de 17 ans. Viralisé instantanément, relayé à chaque nouvelle violence policière, #BlackLivesMatter s'impose trois ans plus tard comme le slogan le plus puissant depuis Black Power2.

Le 7 juillet 2016, un homme a tué cinq policiers dans la ville, lors d'une manifestation contre les violences faites aux Noirs. Une attaque qui bouleverse les Etats-Unis, écrit ce chroniqueur réputé.

Soixante ans après le début du mouvement pour les droits civiques, le combat est loin d'être terminé. Si l'un d'eux a été élu président, les Africains-Américains subissent toujours préjugés, injustices et violences.