Dix ans d'enquêtes auprès de jeunes en âge de scolarité montrent que leurs normes de comportement, au cours du demi-siècle écoulé, se sont peu à peu autonomisées. Les jeunes se trouveraient non seulement en situation de se construire mais aussi dans bien des cas de s'enfermer, voire de s'aliéner dans une sorte d'insularité juvénile justifiant l'appelation de microcosme.

Des clefs pour comprendre le phénomène de violence du Moyen Age à nos jours, dont les acteurs sont essentiellement des hommes âgés de 20 à 30 ans. Il est appréhendé dans toutes ses modalités (culturelle, anthropologique, sociologique, etc.). L'actualité place la violence sur le devant de la scène. Thème cher aux sociologues et aux politiques, elle est aussi un objet d'histoire. À rebours du sentiment dominant, Robert Muchembled montre que la brutalité et l'homicide sont en baisse constante depuis le XIIIe siècle. Un contrôle social de plus en plus étroit des adolescents mâles et célibataires, doublé d'une éducation coercitive des mêmes classes d'âges, peuvent expliquer cette régression de l'agressivité. Peu à peu, la violence masculine disparaît de l'espace public pour se concentrer dans la sphère domestique, tandis que la littérature populaire se voit chargée d'un rôle cathartique. Le début du XXIe siècle semble toutefois marquer une résurgence de la violence, notamment dans les « cités ». L'homme redeviendrait-il un loup pour l'homme ?

Dans de nombreuses situations, la violence n'est pas seulement un mot malheureux ou un accès de fureur, mais un réflexe, un langage, une manière d'être qui créent un environnement propice à des violences souterraines, insidieuses, rampantes, entre violence réactive et désespoir social. Des psychanalystes explorent la pulsion agressive, cherchant à l'éduquer pour lui donner une visée structurante.