Les voix mêlées d'un auteur pluriel, Antoine Volodine, entonnent une symphonie discordante et funèbre pour un monde chaotique.

Auteur singulier depuis la fin des années 80, Antoine Volodine agite cette rentrée en publiant trois romans simultanément, sous trois noms différents. Une utopie politique ?

Multipliant les hétéronymes, Volodine est une figure singulière de la littérature contemporaine. Ce volume (actes augmentés d'une journée d'étude sur le post-exotisme) traite de tous ses hétéronymes et aussi de la littérature post-exotique pour la jeunesse, élargissant ainsi la perspective des études antérieures (essentiellement centrées sur le seul nom de Volodine, les implications historico-politiques de son oeuvre et l'analyse des conséquences littéraires d'un tel édifice romanesque). Sommaire. AVANT PROPOS. Antoine Volodine et le "post-exotisme" au pluriel.

Trois auteurs, trois livres. Mais trois modulations d'une même voix, trois entrées sur un monde unique. Y plonger est une expérience de lecture sans équivalent, qui conjugue l'onirique et le politique, le lyrisme de la défaite et l'humour du désastre. Et vous laisse hanté, convaincu que l'oeuvre qui s'édifie de livre en livre, de nom en nom, est l'une des plus fascinantes de la littérature contemporaine.

D'une mémoire européenne malheureuse et de l'inquiétude planétaire de l'après-Fukushima, Antoine Volodine - principal hétéronyme de l'auteur du "Post-exotisme en dix leçons, leçon onze" (Minuit, 1998) - fait un roman puissant, qu'on peut entendre comme la complainte des vaincus : ceux qui n'ont pas réussi à faire advenir la révolution et ceux qui, ni morts ni vivants, errent parmi les décombres du monde.