Mieux penser, mieux éduquer, mieux vivre... Il ne tient qu'à nous d'exploiter pleinement notre matière grise. Dans un livre détonnant, le chercheur Idriss Aberkane nous donne le mode d'emploi.

Depuis quarante ans, le primatologue Frans de Waal explore des aspects inédits de l'intelligence et du comportement social des singes : réconciliation, coopération, culture... Dans son dernier ouvrage, il tente de comprendre pourquoi il est difficile pour l'homme de bien appréhender les capacités cognitives des animaux.

Une question parcourt trois ouvrages récemment parus. Les animaux sont-ils de bons modèles pour étudier l'humain ?

Qu'ils soient proches de l'homme ou très différents, les animaux montrent d'étonnantes capacités cognitives. Même si elles sont spécifiques, pourquoi leur refuser l'intelligence ?

Le primatologue Frans de Waal n'a cessé de poursuivre le même objectif scientifique : "Abattre le mur étanche artificiellement dressé entre la cognition humaine et celle des animaux". Un combat qu'il a mené à travers d'innombrables expériences et observations devenues célèbres, mais aussi en publiant une quinzaine de livres à succès. Jusqu'à devenir aujourd'hui, selon le magazine "Time", l'un des 100 penseurs les plus influents du monde.

"Moi, deux âmes, hélas, habitent dans mon sein / Et chacune voudrait de l'autre se défaire". Ces mots, que Goethe fait prononcer par son Faust, résument une idée tout aussi ancienne que répandue dans notre tradition culturelle : l'être humain serait fait de deux composantes antagonistes qui se livrent un combat éternel.

Altruisme, sens de la justice, empathie, transmission culturelle, conscience de soi : l'éthologue Frans de Waal montre combien les animaux possèdent des capacités dont nous avons longtemps cru qu'elles étaient le propre de l'homme.

Et si des animaux avaient le sens de l'amitié, de la compassion et de la charité ? Un bouleversement philosophique qui change notre vision des animaux et du rôle de l'entraide dans l'évolution.