Le numéro deux du Conseil constitutionnel a été abattu le 15 mai 1993, au lendemain d'un scrutin législatif où s'affrontaient le PDS et le PS du président Abdou Diouf. Si ses meurtriers ont été condamnés, les commanditaires, eux, n'ont jamais été inquiétés.

Le projet d'alliance électorale entre l'ex-président Abdoulaye Wade et le maire de Dakar, Khalifa Sall, a fait pschitt. L'opposition part donc aux législatives en ordre dispersé. Pour le plus grand bonheur de la coalition présidentielle.

A 91 ans, l'ancien président n'a pas encore dit son dernier mot. Tête de liste d'une coalition d'opposition pour les législatives du 30 juillet 2017, il vient de lancer une campagne électorale qui s'annonce rugueuse.

Propos incendiaires, appel à empêcher la tenue de la présidentielle du 24 février 2019, mystérieux aller-retour à Conakry et mutisme absolu depuis? La stratégie politique de "Gorgui" est devenue illisible.

A 90 ans passés, l'ancien chef de l'État sénégalais aurait pu goûter les joies d'une retraite bien méritée. Penser cela serait malle connaître, lui qui ne s'est jamais senti aussi vivant que sur le ring.

En exil au Qatar depuis 2016, il vient d'être désigné par son père comme le nouvel homme fort du PDS, contre l'avis de nombre de ses cadres. Le parti libéral y survivra-t-il ?

Des années durant, ils ont cheminé ensemble, mais entre Abdoulaye Wade et Oumar Sarr, son ancien bras droit, la guerre est désormais déclarée.