L'adoption transraciale d'enfants autochtones dans les années 1950 à 1970 s'est avérée préjudiciable à cause, notamment, du rejet de la langue maternelle et de la confusion identitaire. Cette pratique d'éloignement des enfants de leurs parents s'inscrivait dans la continuité d'un processus de génocide culturel, conclut cette auteure.

Une approche pluridisciplinaire du phénomène de métissage réunissant 10 intellectuels francophones du 20e siècle (Victor Ségalen, Gilles Deleuze, Paul Ricoeur, Georges Balandier, René Depestre etc), chacun privilégiant une métaphore, outil par excellence d'une connaissance indirecte du penser métis.

«Esthétique de la terre ? Dans la poussière famélique des Afriques ? Dans la boue des Asies inondées ? Dans les épidémies, les exploitations occultées, les mouches bombillant sur les peaux en squelette des enfants ? Dans le silence glacé des Andes ? Dans les pluies déracinant les favelas et les bidonvilles ? Dans la pierraille et la broussaille des bantoustans ? Dans les fleurs autour du cou, et les ukulélés ? Dans les baraques de fange couronnant les mines d'or ? Dans les égouttoirs des villes ? Dans le vent aborigène ravagé ? Dans les quartiers réservés ? Dans l'ivresse des consommations aveugles ? Dans l'étau ? La cabane ? La nuit sans lumignon ?Oui. Mais esthétique du bouleversement et de l'intrusion. Trouver des équivalents de fièvre pour l'idée environnement (que pour ma part je nomme entour), pour l'idée écologie , qui paraissent si oiseuses dans ces paysages de la désolation. Imaginer des forces de boucan et de doux-sirop pour l'idée de l'amour de la terre, qui est si dérisoire ou qui fonde souvent des intolérances si sectaires.»Édouard Glissant.