Indécent, ce que gagnent les dirigeants des grands groupes ? En France comme en Grande-Bretagne, le débat resurgit régulièrement. Alors que les efforts de transparence n'ont pas enrayé l'inflation des salaires se pose la question du recours à la loi.

A travers l'exemple du rachat en 2016 aux Etats-Unis du réseau social LinkedIn par le géant des logiciels Microsoft, analyse des effets biaisés que peuvent créer certains packages de rémunération des dirigeants de grandes entreprises. Des management packages qui peuvent inciter certains d'entre eux à réaliser des opérations d'investissement étranges ou à risque pour faire grimper la cote boursière de leur entreprise en vue d'en retirer un intérêt personnel.

C'est la saison des assemblées générales dans les multinationales. Et certains l'ont déjà surnommée le ″printemps des actionnaires″. De New York à Zurich, en passant par Paris et Londres, ceux que l'on croyait de bons petits soldats du capitalisme s'opposent aux grands patrons, rejetant leurs salaires exorbitants. non pour détruire le système, mais pour le rendre plus responsable.

Faut-il plafonner les salaires des dirigeants et interdire les bonus de départ ? Le 3 mars 2013, les Suisses se prononceront par référendum sur le sujet. Un scrutin qui bouscule la patrie du libéralisme financier.

Hasso Plattner, cofondateur du géant de l'informatique allemand SAP, a rejoint le club des philanthropes fondé par Bill Gates. Mais refuse de léguer de son vivant la moitié de sa fortune.

Démissionnaire, l'ex-patron de SFR a touché 6 millions d'euros peu de temps après en avoir empoché 8 autres d'Alcatel-Nokia. Chez les "premiers de cordée", plus on échoue, plus on gagne.

Les dirigeants des sociétés belges cotées en Bourse n'émargent pas pas au cercle des CEO européens les mieux payés. C'est aux Pays-Bas, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Suisse que les rémunérations du top management sont les plus élevées.

En 2019, pour la première fois, une femme est arrivée en tête du classement des patrons les mieux payés du S&P 500. Née à Taïwan et ayant grandi aux États-Unis, Lisa Lu, PDG des processeurs AMD depuis 2014, est une véritable incarnation de la réussite à l'américaine.

Le président de Teleperformance a gagné 18 millions d'euros en 2016. Mais il préfère que ses employés hexagonaux gagnent le Smic, ou à peine plus.