C'était plus qu'une première : un séisme juridique. Un grand patron, l'ex-PDG de Vinci, s'est retrouvé au pénal pour rémunération abusive. Mais le dossier était vide, il a été relaxé.

Les rémunérations folles des dirigeants d'entreprise et de certains banquiers ont fini par exaspérer les investisseurs. Le virus de la contestation se propage.

En 2008, les grands dirigeants français ont, en moyenne, gagné 4,7 millions d'euros chacun, soit 297 années de smic. Au-delà des chèques encaissés, L'Expansion a analysé leurs rémunérations à la lumière de leurs performances

Il est à la mode de dénigrer les grandes entreprises. Et il y a un sujet qui fait l'unanimité dans de nombreuses critiques : le salaire des dirigeants. Nous entendons que les PDG sont trop payés, en tout cas par rapport aux salaires des travailleurs, qu'ils gréent les salaires des autres ou que leurs salaires ne sont pas assez liés aux résultats. Mais la vérité la plus probable est que le salaire des PDG est largement causée par une compétition intense.

Le développement et la globalisation des marchés financiers depuis les années 1980 ont considérablement transformé le mode de gestion des entreprises. Grands gagnants des bouleversements issus des années 1930 et de l'après-guerre, les managers semblent avoir perdu de leur influence au profit des actionnaires, d'où l'idée qu'un capitalisme "actionnarial" aurait succédé à un capitalisme "managérial".