22 octobre 2020 : le ministre de l'éducation nationale lance le Grenelle de l'Education dont l'objectif est "de travailler (...) aux moyens de renforcer l'Ecole de la République dans son rôle et dans sa place au sein de la Nation". Vaste programme... qui doit s'achever en février 2021 (encore plus rapide que la commission des 1000 premiers jours!). L'Institut petite enfance Boris Cyrulnik ayant été auditionné fin novembre sur la question de la formation, il nous semblait important de revenir sur nos principaux axes d'approche... en espérant que nos mots ne restent pas que des mots !

Après cinq ans de Macronie, fortement teintée de blanquerisme, l’Ecole de la République est exsangue. C’est d’abord le corps enseignant qui se considère à raison maltraité et relégué. Ils sont des centaines de milliers à ne pas pouvoir oublier comment leur ministre de tutelle les a abandonnés en première ligne de la pandémie, sans matériels de protection ni consignes claires. Les syndicats gardent aussi en mémoire les renoncements sur les salaires de Jean-Michel Blanquer, dont l’autoritarisme avéré ne supporte pas la moindre remise en question.

A l'école Louis Pasteur de Saint-Denis, dans le 93, ce qui vient du ministère semble forcément suspect. L'enquête administrative du rectorat recense des dysfonctionnements à la pelle. Au point de déplacer, en pleine année, six enseignants et la directrice, qui s'était opposée à eux. Du jamais-vu.

Malgré des efforts récents, la scolarisation des enfants handicapés reste un parcours semé d'embûches, en premier lieu à cause du manque d'accompagnants.

Un professeur a été suspendu temporairement sans motif réel. Une sanction qui intervient après deux ans d’une hausse manifeste des actes de répression contre les enseignants syndiqués.

De nombreux directeurs de collèges et lycées sanctionnent les coiffures afro et exigent des élèves des coiffures qu’ils appellent "soignées".

Ses dorures ont vu défiler des étudiants nommés Matisse, Ingres ou Brancusi. Le prestigieux établissement parisien symbolise une certaine excellence culturelle à la française. Mais, sous ce vernis, les fissures se multiplient. Professeurs agissant en petits barons autoritaires, harcèlement d'étudiants, luttes de pouvoir et sous-financement... En cinq ans, deux directeurs ont été limogés par le ministère de la culture. Nommé en janvier 2019, Jean de Loisy doit moderniser une institution désormais concurrencée en France comme à l'étranger.

Rohhhhh ces profs... jamais contents ! Toujours en grève ceux-là. Alors qu'ils bossent 18 heures par semaine et qu'ils ont toutes les vacances scolaires. On va quand même pas les plaindre! STTTOOOOPPPPPP. Ce genre de rengaine, on n'en peut plus. Si les profs ont du mal à tenir, c'est aussi en grande partie parce qu'ils et elles souffrent de cet injuste décalage entre leur réalité, pas rose tous les jours, et l'image ingrate qui leur est renvoyée de leur métier. Ils en ont, pourtant, des raisons d'être au bout du rouleau.

Le prestigieux lycée catholique du 16e arrondissement de Paris est l'objet d'une violente crise qui déchire les parents d'élèves.