Alors que la demande de produits écolo explose, les agriculteurs français peinent à fournir. En cause, un système d'aide à la conversion mal calibré et des freins culturels toujours très forts.

Ce petit village du Brandebourg, à l'est de la capitale, fournit les citadins en paniers de légumes, oeufs et lait bio. Il est devenu sans le vouloir un haut lieu de l'écotourisme.

La viticulture française se convertit progressivement au bio. Pour preuve, la certification bio, représentée sur les étiquettes par le logo AB et/ou la feuille verte européenne, concerne 10% du vignoble en 2018, contre 7% 5 ans auparavant. Même les grands crus Bordelais s'y sont mis, suite à une prise de conscience venue de lanceurs d'alertes et d’émissions télévisées sur les risques pour la santé et l'environnement liés aux pesticides. Mais pour beaucoup, la conversion au bio n'est pas une question d'image. Ceux-ci ne l'utilisent pas comme un argument commercial.

L'agriculture biologique continue de gagner du terrain en France. En 2019, le nombre d'exploitations bio a progressé de 13 % à 47 196. 8,5 % de la surface agricole française a désormais été convertie. Si l'ensemble de l'Hexagone bénéficie de ce mouvement, certaines régions s'avèrent toutefois plus dynamiques que d'autres, comme l'Occitanie, leader historique du bio qui maintient sa position.

Des cultures sans produits chimiques qui préservent la santé et respectent l'environnement. C'est le rêve de l'agriculture biologique. Né de la réflexion conjointe d'agronomes, de médecins, d'agriculteurs et de consommateurs dans les années 1920, reconnu par les pouvoirs publics dans les années 1980, le modèle bio s'impose aujourd'hui. Mais la belle idée se heurte à la réalité du sol : sans aide, la terre s'épuise.

L'invasion russe a des conséquences insoupçonnées. La preuve par Pavel, Roman et Artem. Ils détenaient 50% du marché des céréales de leur ville natale. La guerre les a contraints à déplacer leur activité dans l'ouest du pays. Mais, l'export de grains étant devenu aléatoire, ils font désormais aussi dans les légumes bio. Une perspective économique et une nécessité pour nourrir leurs compatriotes