Le film de Lucas Belvaux, « Des hommes », et le livre de Raphaëlle Branche, « Papa, qu’as-tu fait en Algérie ? », reviennent sur le sort des appelés et de leurs familles durant la guerre de 1954-1962 et les effets qu’elle a eus dans les décennies suivantes. Rencontre entre le cinéaste et l’historienne.

En donnant la parole au peuple dans sa diversité, l'historienne Malika Rahal entreprend avec "Algérie 1962" un voyage ambitieux, exploration inédite de ce moment devenu mythe.

Il fut l'un des 1,7 million de soldats envoyés en Algérie entre 1954 et 1962. Jacques Inrep en est revenu brisé, rongé par la culpabilité, hanté par les horreurs d'une guerre qui ne disait pas son nom, seul avec ses démons face à une société indifférente. Ouvrier devenu psychanalyste, l'ancien combattant de 82 ans a su trouver les mots pour panser ses blessures. Mais contrairement à lui, la plupart des vétérans sont restés prisonniers d'un silence mortifère.

La guerre d'Algérie a pris officiellement fin le 19 mars 1962 avec les accords d'Evian. Pourtant, depuis soixante ans, des deux côtés de la Méditerranée, le conflit se poursuit à travers instrumentalisations et réécritures. La prochaine commémoration par Emmanuel Macron, à trois semaines de la présidentielle, n'échappe pas à cette ambiguïté. Sommaire. 60 ans de manipulations. "La libre circulation des personnes, un paradoxe dont de Gaulle a très vite été conscient". FLN, hold-up sur le nationalisme. Gérald de Castelnau, lettres de Constantine.

"C'était la guerre d'Algérie", une série documentaire réalisée par Georges-Marc Benamou et Benjamin Stora, et diffusée sur France Télévisions, retrace la genèse du drame. Rencontre avec les auteurs.

Il y a 60 ans, l'Algérie devenait indépendante au terme d'un conflit fantôme qui n'a reçu officiellement le nom de guerre qu'en 1999. Un conflit fantôme, aussi, par le silence des appelés de 20 ans, venus faire leur service militaire sur cette terre où l'exotisme côtoyait la violence pure. Une expérience, souvent un traumatisme, dont il leur était difficile de parler. Peu à peu, les langues se sont déliées. Sommaire. Le grand silence des appelés. Un filtre pudique. Des lettres à demi-maux. Malgré 60 ans passés... Des mémoires antagonistes.

Soixante ans après la signature des accords d’Évian, la mémoire de la guerre reste incertaine et douloureuse de l’autre côté de la Méditerranée. Plusieurs ouvrages et un film en témoignent.

Soixante ans après la fin de la guerre d’Algérie, les opérations menées par les sections de grottes pour déloger les indépendantistes de leurs caches souterraines, restent un secret cadenassé. La raison ? Le recours aux gaz toxiques, que d'anciens militaires français ont accepté de nous raconter. "Il faut trouver des sources alternatives", "Le jour où la vie de Nadir Marouf a basculé" et "Secret-défense : utile ou abusif" complètent les récits.

En 1962, les accords d’Evian ont mis fin à huit ans de guerre en Algérie et à cent trente-deux ans de colonisation française. Soixante ans après, il est temps pour les jeunes générations algériennes de se libérer du poids d’une histoire figée. Le dossier se conclut par l'article intitulé "Le refoulé s'invite dans la campagne présidentielle française".

Avec "Les Harkis", Philippe Faucon éclaire avec justesse le sort déchirant des supplétifs de l’armée française dans la guerre d’Algérie.