Un tiers des habitants se retrouveront interdits de circuler le 1er janvier 2024 par une réglementation "écologique". Déjà 10 % aujourd'hui. La métropole essaye d'arrondir les angles, mais la colère monte.

Les zones à faibles émissions (ZFE) sont entrées en vigueur en janvier dans plusieurs villes françaises. Les verbalisations restent toutefois rares et les maires, eux-mêmes, incitent leur police municipale à ne pas faire de zèle.

Les collectivités rivalisent d'ingéniosité afin d'éviter que les zones à faibles émissions (ZFE) ne virent à la fronde. Elles mettent la main à la poche pour alléger la facture des transports pour ceux qui peuvent abandonner leur voiture. Dans les 43 ZFE existantes et celles à venir, les intercos s'activent afin d'aider les automobilistes à acheter des voitures propres. mais le soutien des collectivités cumulé à celui de l'Etat suffira-t-il pour les foyers les plus modestes ? Chargé d'une mission sur les ZFE, Jean-Luc Moudenc ne cache pas son inquiétude.

A cause des gaz toxiques et des particules fines rejetées par les voitures, les usines ou les bateaux, l'air est pollué. Mais il y a des choses à faire pour améliorer la situation !

Un peu moins de diesel... un peu plus d'électrique et de gaz naturel, moins de feux de cheminée... On pourrait respirer mieux, à condition de changer nos comportements, en ville comme à la campagne.

Les élus locaux sont très impliqués dans la mise en place des zones à faibles émissions dans les métropoles. Un sujet explosif, mais ce combat est fondamental pour les collectivités, qui ont à coeur d'agir sur la santé et le cadre de vie.

Marie Pouponneau, ingénieure au service "qualité de l'air" de l'Ademe, en est convaincue : il est possible de réduire la pollution pour repasser sous les seuils réglementaires, à condition d'associer plusieurs leviers.

Des études récentes montrent que la mise en place de zones à faibles émissions (ZFE) peut être efficace pour réduire les pollutions engendrées par le trafic routier. Selon le projet de loi "mobilités", les agglomérations concernées par des dépassements des normes de qualité de l'air devront prévoir une ZFE avant le 31 décembre 2020. Un diagnostic transversal du territoire sur la qualité de l'air, la composition du parc de véhicules, l'offre de transports en commun et de mobilité douce doit être réalisé.

Pendant longtemps, les effets de la pollution de l’air sur la santé n’ont été détectables que dans des épisodes de pollution extrême comme le grand smog de Londres en décembre 1952 (voir encadré ci-après). L’identification par les scientifiques, dans les années 1960, des pluies acides dans l’hémisphère Nord a mis en évidence l’impact des émissions dans l’atmosphère de dioxyde de soufre (SO2) et d’oxydes d’azote (NOx) issus des transports et de l’industrie. Cela va conduire à la signature, en 1979, d’une première convention internationale sur la qualité de l’air [1].

En 2040, les constructeurs automobiles devront cesser de vendre des véhicules à essence et diesel. Un objectif fixé par Nicolas Hulot, ministre de l'Ecologie, le 6 juillet 2017, lors de l'annonce de son "plan climat".