De plus en plus de classiques de la littérature sont adaptés en bande dessinée. Souvent naissent ainsi de pures merveilles, où le dessinateur transfigure avec grâce et profondeur une oeuvre devenue, parfois, un peu poussiéreuse. Cette interprétation dessinée touche de nouveaux lecteurs et élargit ainsi son public. Cette seconde vie concerne aussi des romans qui, à peine édités, sont déjà des classiques et deviennent de superbes albums.

Connu pour être le créateur de "Wonder Woman", William Moulton Marston (1893-1947) était également un ardent défenseur des comics, auxquels il accordait de grandes vertus. A l'opposé, le psychiatre Fredric Wertham (1895-1981) est devenu célèbre pour avoir été indirectement à l'origine de la création de la Comics Code Authority, organe de censure mis en place en 1954. Les deux hommes avaient le même âge, ont vécu à la même époque, évoluaient dans les mêmes milieux, et s 'intéressaient tous deux aux comics.

Sa vocation dans la bande dessinée a commencé sur le tard. Michel Rabagliati a 38 ans lorsqu'il écrit le premier tome de sa fameuse série "Pau"l, après avoir longtemps travaillé comme illustrateur pour des magazines. Cela ne l'a pas empêché de devenir le plus connu des auteurs de bande dessinée québécois. Rencontre avec l'auteur primé à Angoulême à l'occasion de la sortie de "Paul à la maison", le neuvième album de la série, plus intime et sombre que les précédents, mais avec un trait d 'humour.

Qu'est-ce qui fait qu'une BD qui n'est pas forcément un best-seller comme "Tintin", "Blake et Mortimer", "Lucky Luke", "Les Schtroumpfs"... reste culte et perdure dans le temps ? Début de réponse avec cette exposition consacrée à Ric Hochet à BD Aix ...

Le centenaire de la naissance de Boris Vian, le 10 mars 2020, est l'occasion pour la Cohérie et la Fond' action Boris Vian, présidée par Nicole Bertolt (par ailleurs« commanderesse exquise de l'Ordre de la Grande Gidouille", au Collège de 'Pataphysique), d'organiser une programmation festive, tout au long de l'année, durant laquelle la bande dessinée n'est pas en reste. Nouvelles éditions d'adaptations chez Delcourt, nouvelle collection dédiée à Vernon Sullivan chez Glénat, "L'Ecume des jours" illustré par les frères Brizzi chez Futuropolis.

"Viens, petite fille, dans mon comic trip / Viens faire des bulles, viens faire des WIP ! / Des CLIP ! CRAP ! des BANG ! des VLOP ! et des ZIP ! / SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIIIII !" Le début de la chanson écrite et composée par Serge Gainsbourg, "Comic Strip", est une ode à la bande dessinée et à ses onomatopées qui, en ces années pop, ont le vent en poupe dans le domaine de l'art contemporain.

Fondées en 2011, les éditions Delirium ont très vite composé un catalogue de titres au goût inoubliable, qui exhalent un parfum musqué de vieilles séries B, de solides histoires d'épouvante et de récits d'anticipation oubliés dans les recoins de l'histoire de la bande dessinée mondiale. Laurent Lerner avait commencé son tour de piste en nous faisant [re]découvrir "La Grande Guerre de Charlie", chronique vériste d'un jeune engagé volontaire dans l'armée britannique pendant la Première Guerre mondiale.

On s'aperçoit, avec la redécouverte adroitement marketée du "Menhir d'or", livre-disque et aventure inédite d'Astérixen album jusque-là, qu'il existe en effet de petits trésors dans ce domaine précis. Et quel est-il, ce domaine? En ce qui me concerne, j'ai découvert le disque d'aventures au début des années 80, quand je recherchais des disques ayant trait à la bande dessinée pour alimenter une longue émission sur une radio libre.

La "Fuite du cerveau" commence comme "Malaterre", par la mise en scène d'une "fin", c'est-à-dire la mort de l'un des personnages centraux. Pour quelle raison ? Je crois que la symétrie apparente de ces deux récits est en réalité fortuite ! Dans les deux cas, il s'agit bien d'une mort, mais dans "Malaterre", c'est un "flashforward", alors que dans "La Fuite du cerveau", c'est simplement le point de départ de l'histoire qui nous concerne, à savoir la destinée du cerveau du professeur Albert.

Après s'être montré assez discret ces dernières années, le grand prix de la Ville d'Angoulême 2010 revient aux sources avec "Bella ciao", dont le premier volet vient de sortir aux éditions Futuropolis. Prévue en trois tomes, cette saga évoque l'histoire de l'immigration italienne en France, à travers une série de récits indépendants qui mêlent réalité factuelle, réalité fantasmée et pure fiction. Avec Bella ciao, Baru se lance enfin dans le dernier volet de son triptyque consacré à la classe ouvrière et à sa culture.

Il est toujours surprenant de rencontrer en chair et os des héros des temps modernes qui ne sont pas [encore] des héros de papier. Il était temps, car le monde des bulles les rattrape par le concours de Pascal Bresson et Sylvain Dorange. Le couple Beate et Serge Klarsfeld a été de tous les combats contre l'oubli. Nous ne pouvons qu'être admiratifs devant une telle abnégation et un tel courage...

Entré dans le monde de l'édition en 1972, par la porte rouge de l'hebdomadaire "Pif Gadget", puis devenu dernier rédacteur en chef de "Métal hurlant", canal historique, puis directeur de la collection Aire libre chez Dupuis, maison belge dans laquelle il est resté dix-sept années, Claude Gendrot est éditeur depuis 2006 chez Futuropolis, aux côtés de Sébastien Gnaedig et Alain David. L'idée de rencontrer cet homme discret a été une évidence, pour l'interroger moins sur son passé que son savoir-faire.