"Rarement une armée envahissante, fit preuve de plus de salacité que l'armée allemande. Sa lubricité ne respecta ni l'âge, ni condition, ni sexe". L'affirmation de Paul Wets, juge des enfants de Bruxelles, en 1919. Dans son ouvrage "La guerre et l'enfant", le juge revient sur ce qu'il semble considérer comme l'une des problématiques les plus épineuses auxquelles son tribunal a dû faire face durant le conflit : la prostitution des filles mineures avec les troupes de l'occupant.

Institution reconnue mondialement pour la richesse de ses collections et son expertise, le War heritage Institute (pole muséal comprenant différents sites, dont le Musée Royal de l'Armée) possède l'une, si non la plus belle palette d'objets relatifs à la Grande Guerre. Allant de l'imposant char Mark IV, en passant par la plaquette de chocolat et l'uniforme de marin siamois, cette collection couvre tous les fronts et presque toutes les nationalités.

"Comment peut-on être persant ?" La question, posée par des parisiens dans les lettres persanes de Montesquieu, illustre toute la fascination que la Perse (nom porté par l'Iran jusqu'au milieu des années 1930) peut exercer sur un Français au XVIIIè siècle. Au siècle suivant, ce nom reste synonyme d'exotisme, en France comme en Belgique

Au XIXè siècle, des milliers d'hommes et de femmes décident de quitter la Belgique pour s'installer dans le vaste empire des tsars. Cette émigration, aujourd'hui peu connue du grand public, a pourtant profondément marqué l'histoire politique et économique russe. On connaît mieux le sort de nombreux Belges qui choisirent l'Amérique, espérant faire fortune dans le Nouveau Monde. Le destin de ceux qui partent vers l'Est est tout à fait différent : ils n'émigrent pas pour repartir de zéro, mais pour participer au gigantesque chantier industriel russe des XIXè et XXè siècles.

Lorsque le Belge Gustave de Molinari écrit, en 1861, dans une revue moscovite: "le surplus de nos capitaux et de notre travail pourrait être mis à profit, chez vous, de façon utile et avantageuse", ce n'est encore qu'un vœu mesuré d'un économiste libéral. Lorsqu'il veut convaincre son audience russe à Saint-Péterbourg, en 1865, de la nécessité de faire circuler librement la main d'œuvre par-dessus les frontières et d'unir, dans une entreprise, des ouvriers de différentes nationalités, il ne s'agit que d'un principe théorique.

L'expansion belge à l'étranger commencée au XIXè siècle s'intensifie au XXè siècle. Peu après la création de la Belgique en 1830, le premier souverain, Léopold Ier (1790-1865), soucieux d'établir des relations économiques et commerciales avec l'Égypte, initie les relations diplomatiques avec l'Empire ottoman (dont l'Égypte fait alors partie). Le duc de Brabant, futur Léopold II (1835-1909), donne une impulsion déterminante car il considère l'Égypte comme un partenaire économique essentiel pour les industriels et commerçants belges.

Pendant le Seconde Guerre mondiale, les juifs et les Roms, les prisonniers politiques et les travailleurs forcés ont été déportés en masse de la Belgique vers l'Est en train. En 2022, le Sénat, le Vice-Premier ministre et ministre de la mobilité, Gilkinet ont confié au CegeSoma/Archives de l'État la réalisation d'une étude historique sur le de la SNCB.

Saviez-vous que l'histoire de ce qui se tramait dans les hôpitaux belges réquisitionnés par l'armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale n'a jamais été étudié ? Et pourtant les archives Générales du Royaume (AGR) et du CPAS de Bruxelles sont assez édifiantes sur le sujet. Lors de l'invasion de la Belgique en mai 1940, l'armée allemande avait bien l'intention de ne pas répéter les erreurs de la Première Guerre mondiale, lorsqu'elle avait été confrontée à d'importantes déficiences sanitaires, avec une pénurie de médecins et de chirurgiens notamment.

Depuis plus d'une décennie, la colonisation occupe une place significative dans le débat public en Belgique. Il y est fréquemment question du patrimoine africain acquis durant la période coloniale et les appels à sa restitution, de la présence des acteurs coloniaux dans l'espace public, dans les noms de rue et les statues en particulier. Par contre, un élément du patrimoine colonial reste en marge de ces discussions: les archives.

Le 1er avril 2019, une partie importante de la collection photographique de la Police technique et scientifique (PTS) de Liège était transférée de l'ancien palais des prince-évêques aux Archives de l'État à Liège. Ce déménagement assurait la sauvetage de plusieurs décennies de travail d'enquête forensique effectué lors de descentes policières sur des lieux de crimes, de délit ou d'accident.