Témoin de ses éclats et acteur de ses métamorphoses, le chef d'orchestre né à Marseille pose néanmoins un regard sans complaisance sur cette période capable de tout. Plongée lucide et sémillante dans les souvenirs d'un homme qui expriment la saveur d'un passé soudain si proche.

Il fut sans doute l'un des plus grands chefs et l'un des plus populaires de la seconde moitié du siècle dernier. Leonard Bernstein était au fond un peu l'anti-Karajan, préférant la spontanéité, l'inattendu et l'audace à la beauté formelle souvent stérile. Il aurait eu cent ans cette année et ses principaux éditeurs (Sony comme Deutsche Grammophon) n'ont pas hésité à publier d'énormes coffrets anthologiques.

C'est la rock star des chefs d'orchestre. A 42 ans, Gustavo Dudamel, déjà à l'Opéra de Paris, va prendre, en plus, la tête du New York Philharmonie. Il expose au "Point" sa philosophie : "Tout est connecté "!

Adulé de son vivant, le fils du redoutable Erich Kleiber entretenait avec le podium des relations orageuses qui, bientôt vingt ans après sa mort, n'ont pas entaché son prestige. Au contraire !

Que de chemin parcouru depuis la fondation des Musiciens du Louvre il y a maintenant plus de quatre décennies ! Bien qu'il ne soit plus patron de l'Opéra de Bordeaux, Marc Minkowski continue à tracer sa voie singulière, dans un répertoire qui ne cesse de s'élargir. La preuve ce mois-ci, à Genève, où il dirige le monumental "Don Carlos" de Verdi.

A la fois humaniste, conscience, mémoire vivante : Riccardo Muti est un des derniers chefs dont la voix porte hors des salles de concert. Privilège de l’âge, mais surtout d’un art sans compromis, qu’il fera rayonner ce mois-ci encore, à l’occasion d’une tournée européenne avec son cher Orchestre de Chicago.

Retransmise en direct de Montpellier, la 31e cérémonie réserve comme chaque année son lot de surprises et de temps forts.

Au carrefour des sensibilités latine et germanique, le chef réalise la synthèse entre un geste souple, voire sensuel, et une approche rigoureuse des oeuvres : couleurs, sûreté du rythme, sens du théâtre et de la clarté.

La saison de l’Ensemble Intercontemporain débutait en septembre dernier sous sa direction. Après un chef compositeur, c’est un chef instrumentiste qui apporte ses projets, sa conception du concert et une autre façon de vivre l’orchestre de l’intérieur.

Il est, parmi les chefs français, un des plus en vue du moment. S’il pilote désormais le Festival de Colmar, c’est surtout hors de nos frontières qu’il a trouvé la reconnaissance : en particulier à la Monnaie de Bruxelles et à l’Orchestre symphonique de la Radio de Francfort, deux prestigieuses institutions dont il est directeur musical.