La violence qui secoue la société insulaire est une vérité que les Corses ne taisent plus.

A Ajaccio, le Premier ministre s'est contenté de poser des jalons. Et même si la fermeté du propos masque le flou du projet, le dialogue est engagé.

Aux attaques de la droite comme aux questions de la gauche, le Premier ministre oppose la "transparence" de son cabinet. Et la confiance qu'il porte à chacun de ses membres.

En désignant les commanditaires et les exécutants de l'attentat qui a coûté la vie au représentant de l'Etat en Corse, les auteurs des fuites ont pris le risque d'enterrer le fragile espoir d'une solution républicaine du problème corse.

Pour leur parade armée devant la presse, les 600 cagoulés du Canal historique ont abandonné les règles élémentaires de la clandestinité. Ils ont échangé la trêve contre un statut d'interlocuteur unique du ministre de l'Intérieur...

Elle est bien finie, la transparence jospinienne. Terminé, le refus des combinaisons secrètes. Voici revenu le temps des tractations dans les fermes de montagne, des émissaires à fausse barbe, de la violence...

Ils étaient 40 000 à manifester à Ajaccio après l'assassinat du préfet Erignac. Mais moins de 2 000 pour protester contre les derniers attentats.

En renversant sa politique à l'égard de l'île, Jospin espère sortir de l'impasse. Encore faut-il que ses interlocuteurs - pas seulement nationalistes - soient capables de dialoguer sérieusement.

Le 10 mars, il saura... Si l'Assemblée de Corse, dont il est le président, approuve son plan, il deviendra l'interlocuteur de Jospin - et le grand homme de la Corse.

Rossi et Giacobbi en étaient déjà à fêter la victoire de leur motion autonomiste quand un émissaire est venu les prévenir qu'un front du refus animé par Zuccarelli allait l'emporter.

Dans l'île de Beauté, tout le monde est heureux... ou fait semblant de l'être. Pour les adversaires de l'autonomie, "le fond républicain est intact" dans le texte.