Après Pierre Mornet, Frédéric Bosser a la joie de retrouver Gérard DuBois, un auteur qu'il connait depuis leurs débuts au début des années 90, et qu'il a eu la chance d'exposer. Difficile d'être complètement neutre face au travail d'un artiste lorsque les liens qui vous unissent dépassent le cadre professionnel. Il se souvient encore de cette commande pour le magazine Communication CB News qu'il avait réalisée avec des cartons au tout début de sa carrière...

Après le très acclamé "Colorama" (Pépite du Meilleur Album Jeunesse 2017 et Prix Sorcières 2018), Marie-Laure Cruschi, alias Cruschiform, sort du bois pour un album réalisé à quatre mains avec son compagnon Simon Montel, alias Gazhole, "Il était une forme". L'occasion de revenir avec l'illustratrice sur son parcours et sa façon de l'arpenter : en ne méprisant jamais les sentiers inconnus.

Julien Delval est un vieux routier de l'illustration, dont la carrière prend une nouvelle stature il y a une dizaine d'années, lorsque la galerie Daniel Maghen, alors plutôt spécialisée dans la bande dessinée, lui propose d'exposer ses travaux personnels : de grandes peintures, sans commune mesure avec ses couvertures de romans et ses illustrations pour de célèbres jeux de rôles et jeux de plateaux. Le succès immédiat de ces tableaux étranges, inspirés à la fois par Brueghel, Philippe Druillet et John Howe, ne s'est jamais démenti, aussi bien en galerie qu'en salle des ventes chez Christie's.

Aurélien Froment, plus connu sous le nom d'Aurel, n'est pas né avec un crayon à la main, mais presque. Depuis, tous les supports lui sont bons : journaux, bandes dessinées, cinéma ; tous les genres aussi : dessins éditoriaux, illustrations, reportages graphiques. Rencontre à Montpellier, où il vit et travaille, avec un dessinateur qui aime la variété et refuse les étiquettes.

Il y a quatre siècles, en juillet 1621, naissait Jean de La Fontaine. Pour célébrer cet anniversaire hautement littéraire, les éditeurs francophones rivalisent de parutions nombreuses et inégales. Brigitte Morel, créatrice et directrice des éditions des Grandes Personnes, a laissé Henri Galeron, talentueux illustrateur s'il en est, imager quarante-deux fables de son choix. Pari réussi : son interprétation fera date dans le corpus de notre fabuliste national !

Frédéric Bosser avoue qu'il ne savait pas trop à quoi s'attendre le jour de son rendez-vous dans l'atelier bruxellois. Gwénola Carrère n'étant pas une artiste de son sérail - il en avait entendu parler par Michel Lagarde qui l'exposa il y a une dizaine d'années -, il entrait dans l'inconnu avec la découverte de son travail peu de temps avant via ses pochettes de disques et quelques-uns de ses livres jeunesse. Très vite, ils se sont trouvés des points communs, à commencer par son enfance à Ferney-Voltaire, petite ville où il a aussi grandi.

Après une carrière dans la bande dessinée au sortir de l'Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg, Frédéric Pillot décide de se consacrer à l'illustration de livres pour enfants. Naîtront, entre autres, les séries "Raoul Taffin" écrite par Gérard Moncomble (Milan) et "Lulu Vroumette", écrite par Daniel Picouly (Magnard). Suite au magnifique "Balbuzar" chez Daniel Maghen, le voici illustrateur de trois nouveautés : "Les Fabuleuses Fables du bois de Burrow" chez Little Urban, "La Sorcière Crabibi" à l'Ecole des Loisirs, et "Le Petit Poucet" chez Flammarion.

« Les enfants ont besoin de beauté et de légèreté, mais je n'aime pas leur cacher des choses », nous confie Beatrice Alemagna lors de notre visite dans son charmant atelier niché dans une ruelle parisienne, près de République. Loin de résumer la liberté, la beauté et la richesse de l'oeuvre de l'autrice-dessinatrice, cette phrase est une clé pour comprendre son approche du livre pour enfants, un univers qui ne suffit d'ailleurs pas à définir cette artiste, tant son nouvel ouvrage "Adieu Blanche-Neige" sort du cadre de la littérature enfantine.

Titouan Lamazou est d'abord un navigateur mythique, ancien équipier d'Eric Tabarly et vainqueur de nombreuses courses en solitaire, avant d'être reconnu à juste titre comme artiste peintre, une vocation qui l'anime depuis toujours comme vous le découvrirez dans cet entretien. Forcément intrigués par cette conjugaison de talents, nous manquons une première occasion de le rencontrer lors de son exposition au musée du Quai Branly en 2019. Heureusement, la parution d'un nouveau livre aux éditions Au Vent des îles nous offre la possibilité de partager un moment avec lui, dans son atelier.

Le réalisateur du "Peuple Loup", en salles depuis fin octobre 2021, vit pour le dessin. De passage à Paris dans le cadre d'une résidence d'artiste de quatre mois au Centre culturel irlandais, Tomm Moore, quarante-quatre ans, raconte sa passion pour l'art graphique, née dans l'enfance quand il dessinait des Astérix et des Batman dans les marges de ses cahiers d'écolier.

En préparant cette interview, même si j'en avais connaissance pour le suivre depuis des années, j'ai pu concrètement mesurer l'importance de l'oeuvre de Lorenzo Mattotti. L'artiste a abordé tous les domaines qui touchent au dessin avec un même souci d'exigence. C'est à son atelier parisien, à deux pas de la galerie Martel que dirige son épouse et où il est régulièrement exposé, qu'il nous a longuement reçus.

Dominique Goblet n'avait encore jamais utilisé la gouache. Peut-être lui fallait-il atteindre le lieu "ad hoc", rejoindre la mer d 'Ostende pour s'essayer à cette technique, le « guazzo ». qui désignait originellement un terrain inondé, un réservoir aquatique. Ou peut-être pas. Notre désir de l'interroger s'est très vite heurté à une saisissante saillie : pour approcher l'oeuvre de cette artiste exclusive et confidentielle, isseuse d 'ombres et de figures, fileuse de temps, l'on doit se déprendre de nombre de conventions.