Raid israélien à Gaza, attentat palestinien à Tel-Aviv... Ce nouvel accès de violence, le 25 décembre 2003, surgit une semaine après la présentation, par M. Ariel Sharon, du "plan de séparation" qui, bien qu'envisageant le retrait de certaines colonies juives, marque en fait l'accélération de la construction du mur délimitant un Etat palestinien croupion. Ces décisions sont critiquées même en Israël, alors que l'accord de Genève ouvre la voie vers la paix, en s'appuyant, lui, sur le droit international.

La commission d'enquête des Nations unies sur les crimes commis à Gaza durant l'intervention israélienne de décembre 2008 - janvier 2009 devrait remettre ses conclusions dans les prochaines semaines. Mais il est douteux que celles-ci débouchent sur des procédures judiciaires. C'est pourquoi se multiplient, dans le monde entier, les appels au boycott, au désinvestissement et aux sanctions, afin de contraindre Tel-Aviv à respecter le droit international.

Malnutrition, travail éreintant, absence d'éducation, abandon, violences de toutes sortes : de par le monde, des millions d'enfants connaissent des conditions de vie lourdes de conséquences pour leur avenir. Face à la noirceur du tableau, l'arme du droit pourrait sembler dérisoire. La convention internationale des droits de l'enfant, adoptée aux Nations unies il y a tout juste vingt ans et ratifiée par tous les pays à l'exception des Etats-Unis et de la Somalie, a pourtant permis quelques avancées appréciables.

L'assaut de la marine israélienne contre la flottille humanitaire pour Gaza et la mort de neuf passagers ont soulevé une large réprobation internationale. Loin d'être une simple bavure, cette attaque confirme le tournant radical pris par les autorités israéliennes vis-à-vis du droit humanitaire international et des organisations de défense de la personne.

Entretien, en 2016, avec Antoine Garapon, magistrat et dicteur en droit sur le retard de la pensée politique et du droit concernant la mondialisation. Il constate que les Etats, dépassés dans de nombreux domaines devenus notamment trop techniques et trop globaux, ne font plus la loi. L'enjeu est désormais de "maîtriser ceux qui maîtrisent le monde" : les entreprises.

Avis de Thomas Bréger et François Collart Dutilleul, ingénieur d'étude et président du Centre Lascaux sur les transitions (Celt) qui présente leur théorie selon laquelle l'alimentation, comme la culture, devrait bénéficier d'un statut dérogatoire au droit du commerce international. Chaque pays doit pouvoir assurer la sécurité alimentaire de ses habitants.

Le triomphe du libéralisme à l'échelle planétaire s'accompagne, en Occident, d'un idéalisme juridique déraisonné. Parce que le camp du capitalisme a gagné, parce que la mondialisation des échanges et la globalisation financière ne rencontrent pratiquement plus d'obstacles, [...], l'ordre juridique international devrait être lui aussi en voie de mondialisation.

Sanglante répression en Egypte et en Syrie, espionnage généralisé aux Etats-Unis, droit d'asile maltraité en Europe, écrasement de l'opposition en Chine : on ne compte plus les Etats qui transgressent allègrement les principes juridiques qu'ils ont ratifiés dans des traités. Sans doute le temps est-il venu de faire appliquer ces règles, non pas avec des canonnières, mais en recourant à l'arme du droit.

Faut-il autoriser le leader libyen à rester dans son pays et à échapper ainsi à la justice internationale ? A Paris, l'idée divise l'Elysée et le ministère de la Défense.