Après le congrès du parti LR, la répartition des rôles entre les anciens rivaux est claire : Eric Ciotti doit retenir les électeurs de droite tentés par le zemmourisme, Valérie Pécresse faire revenir les séduits du macronisme. Lesquels risquent d'être effrayés par un discours trop droitier...

Bien sûr, Jérôme Lavrilleux n'a rien d'un saint. L'affaire Bygmalion est là pour en témoigner. Mais c'est parce que ce commis du RPR puis de l'UMP connaît parfaitement la tambouille que l'on prépare dans les cuisines de la politique que son regard sur les personnalités de la droite a de l'intérêt. D'elles, il sait tout : leurs ressorts, leurs travers, leurs vices aussi. A l'occasion de la sortie de son livre, il dresse en exclusivité pour "Marianne" leur "portrait crashé".

Il n'est pas très connu du grand public. Pourtant, Sébastien Lecornu, l'actuel ministre des outre-mer, sera l'un des stratège de la campagne du président bientôt candidat. Un manière pour Emmanuel Macron de récompenser les bons et loyaux services de cet ancien membre des Républicains, ami d'Edouard Philippe et de Gérald Darmanin. A seulement 35 an , ce politique très ancré localement a su servir de relais sur le terrain au chef de l'Etat. Un trajectoire qui symbolise la droitisation du quinquennat et de la campagne à venir.

Le président préférerait un second tour avec Eric Zemmour, mais risque de perdre des voix au profit de Valérie Pécresse.

LR n'a pas trouvé sa place sur l'échiquier politique depuis la victoire d'Emmanuel Macron en 2017. Faute de résoudre sa crise existentielle, le parti est menacé de mort. Sommaire. Pécresse-Hidalgo : un même destin ? Zemmour rêve de marier les droites. Emmanuel Macron, le grand diviseur.

Le faible score des chrétiens-démocrates aux élections allemandes est le symptôme d’une crise plus globale. Les conservateurs d’Europe de l’Ouest ont rarement été aussi impopulaires.

Au confluent de l’ancien et du nouveau monde, au point de rencontre entre Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron, l’actuel ministre de l’Intérieur est l’un des personnages principaux du quinquennat qui s’achève. Une fois de plus à la manoeuvre, dans le dossier corse, c’est lui qui lâche le mot « autonomie ». Gérald Darmanin, le « baron noir du président », fait l’objet d’une enquête fouillée à paraître la semaine prochaine aux éditions Robert Laffont, et dont nous publions des extraits. Document de fond.

On le croyait mort et enterré. Enfoui sous la fin des combats d'idées et le désaveu des partis. Remplacé par cet "en même temps" rassurant présenté en 2017 par Emmanuel Macron comme la seule manière de réconcilier la France en conciliant les contraires. Mais le clivage droite-gauche a la vie dure. Il a refait surface au fil du quinquennat du président sortant dont le discours s'est mué, sous une rhétorique de réforme, en pratique conservatrice. Il ressurgit avec plus d'évidence encore dans les programmes économiques et sociaux des candidats à la présidentielle.

Avec le mariage pour tous, la crise migratoire et les succès qu'ils ont rencontrés dans les librairies, ils se voyaient déjà en haut de l'affiche. Mais le conservatisme ne prend pas dans les urnes, comme le montre le flop d'Eric Zemmour le 10 avril 2022. Et demain, peut-être, un gadin aux législatives...

Le député sortant Les Républicains Guy Teissier avait choisi Didier Réault pour lui succéder dans la 6e circonscription. C'était compter sans un autre héritier, Lionel Royer-Perreaut, qui a rejoint le camp présidentiel. Il sera présent au second tour face à la candidate RN, signant la chute du dernier fief LR à Marseille.

Comme nous l'avions pressenti, ces législatives prises bien trop à la légère par Emmanuel Macron et sa majorité ont ouvert un cycle inédit, avec une Assemblée nationale divisée en trois blocs rendus indépendants par l'affaissement du front républicain, un RN plus puissant et "normalisé" que jamais, une Nupes dont on a du mal à évaluer l'espérance de vie et un président forcé par les citoyens à se réformer. Le tout sur fond de sécession civique de plus de la moitié des électeurs.