Les livres de Marcel Schwob (1867 - 1905), à l'épreuve du temps, lui valent sans cesse de nouveaux lecteurs, de nouveaux fervents, séduits par la silhouette fascinante d'un écrivain qui a alimenté les rêves de plusieurs générations. Dès 1889, avec son Etude sur l'argot français, Schwob fait preuve d'une grande maîtrise qui surprend encore aujourd'hui. Ses travaux sur François Villon font toujours autorité, et sa traduction de Hamlet demeure un modèle de précision. Conteur fantastique d'exception, après Coeur double et Le Roi au masque d'or, Marcel Schwob entra dans la légende des Vies imaginaires et du Livre de Monelle, évangile amoureux, entre désespoir et salut. Dans toutes ses publications, il mêle avec merveille l'érudition et l'imagination. Schwob a aussi défendu et aidé quelques-uns des écrivains qui ont marqué le XXème siècle : Paul Claudel, Francis Jammes, Jules Renard, Paul Valéry. Il a été le seul Français à échanger une correspondance avec Robert Louis Stevenson, dont il aimait plus que tout "les belles fantasmagories". La vie de Schwob restait, jusqu'à présent, un ensemble d'anecdotes, souvent déformées. Sylvain Goudemare, à l'aide de nombreux documents inédits, fait revivre l'esprit d'un écrivain et d'une époque où se croisent Colette, Alfred Jarry, Rachilde, Anatole France, Remy de Gourmont, André Gide, Stéphane Mallarmé, Paul Léautaud et Marguerite Moreno, que Schwob épousa en 1900. Marcel Schwob ou les vies imaginaires. De Nantes à al rue Saint-Louis-en-l'Ile, en passant par Samoa où il voulait saluer la tombe de Stevenson, Schwob semble avoir vécu plusieurs vies, ponctuées par les récits des poètes et des héros qui le hantaient : Daniel Defoe, le capitaine Kid, Gustave Flaubert. Cyril Tourneur, Empédocle, les auteurs élisabéthains, les coquillards, Cartouche...

Rimbaud, la fulgurance d'un destin hors du commun. Alain Borer est parti sur les traces du poète, explorant à son tour les lignes de fuite qui l'ont conduit en Abyssinie. Jusqu'aux lieux désormais consacrés de sa mythologie, Aden et Harar. Enquête érudite, récit de voyage, roman philosophique ou poème d'aujourd'hui, Un sieur Rimbaud rassemble les figures contrastées d'un personnage énigmatique et fascinant. La vie de Rimbaud comme une épopée.

Pierre Michon n'est pas le biographe de Rimbaud. Il ne cherche à ajouter aucun chapitre, aucune ligne aux hagiographies et études existantes. Simplement, il enfile la personnalité du poète, se glisse dans l'intime de son écriture, tâchant de rejoindre, en définitive, la sienne. À coups de "on dit que" ou "on ne sait si", il parcourt, commente, hésite, rêve, abandonne, reprend l'aventure d'Arthur Rimbaud. Il ne donne aucune réponse, ne résout rien, mais s'interroge (en même temps qu'il interroge le jeune poète) : qu'est-ce qui pousse un homme à écrire ? À rechercher l'excellence ? Qu'est-ce qui fait soudain mûrir ses vers, "autant que s'il avait écrit d'un seul trait de plume La Légende des siècles, Les Fleurs du mal et La Divine Comédie" ? Le regard de Pierre Michon sur le "jeune versificateur bien doué, roué et hugolâtre" est délectable. Car il vibre de son désir de dire la genèse de sa propre écriture et, partant, de toute création. Pierre Michon est l'auteur de Vies minuscules (prix France Culture 1984) et Maîtres et serviteurs. --Laure Anciel

Cette toute première biographie de Rimbaud, réalisée à partir d'articles rédigés de 1896 à 1901 par deux historiens, Jean Bourguignon et Charles Houin, et publiés à l'époque dans la Revue d'Ardenne et d'Ardenne, fut saluée par Mallarmé comme " définitive, belle et intelligente ". Procédant à une enquête minutieuse après la mort du poète, interrogeant des proches de Rimbaud, dont Verlaine, et sauvant par là même de nombreux témoignages précieux, les auteurs firent en effet un travail pionnier, exemplaire, grâce à leur volonté scrupuleuse de confronter les sources et de les vérifier.

Ces études axées autour de 3 grands thèmes, apportent des informations nouvelles sur les idées et les activités du poète et député : le cas particulier du journal de voyage de Lamartine, Voyage en Orient ; les lettres inédites entre le poète et sa femme Marianne de Lamartine ; des témoignages contemporains et une iconographie autour de la figure de Lamartine.

Le Cayla : une demeure perdue dans la campagne tarnaise où Maurice de Guérin (1810-1839) et sa soeur Eugénie (1805-1848) se consumaient. Cet étrange « couple » de poètes est resté mythique. Maurice de Guérin, auteur du fameux Cahier vert, a d'une certaine façon inventé l'intimisme, dans le sillage de Chateaubriand. Mauriac et bien d'autres se sont réclamés de lui. Poète lui-même, Yves Charnet a séjourné au Cayla dans chacune des quatre saisons. Tout en évoquant la mémoire de Guérin, il a médité sur les avatars et la postérité du Romantisme. De Nerval à Leiris - et au - delà. Il en résulte ce texte bref, tendu, habité, sensible. C'est une sonatine très contemporaine, mais chacun croira y reconnaître des harmonies et des ruptures qui viennent de très loin.

Le dandy est d'abord un révolté qui s'oppose à une société vulgaire ou décadente pour fonder une nouvelle aristocratie. Cet ouvrage propose une promenade à travers le 19e siècle, ses dandys et ses dandysmes