L'objectif annoncé des 15 000 réunions dans toute la France pour le Débat national sur l'avenir de l'école était presque déjà réalisé à la mi-décembre. Mais l'extrême diversité des situations, tant du point de vue de l'affluence à ces réunions que de la qualité des échanges, permet aussi bien les appréciations positives que négatives.

Avec les baisses de moyens prévues pour l'an prochain, c'en est fini du lycée à la française. Entre coupe d'horaires et suppression de certaines options, le gouvernement restructure l'enseignement secondaire, au risque de la rigidifier et d'enlever aux moins favorisés les moyens qu'ils avaient d'accéder à la connaissance.

Le constat est porté et partagé à la fois par les éducateurs et les psychologues : en classe comme à la maison, l'exercice de l'autorité est devenu un casse-tête. Quand les enseignants se plaignent du non-respect des règles, les psys décrivent des enfants "chef de famille" et des adolescents à qui aucune limite n'a été fixée. Face aux tentations de restauration d'un ordre ancien, certains défendent de nouvelles formes d'autorité, voire un nouveau pouvoir pédagogique.

Pour rendre l'école plus juste, la commission Thélot émet un certain nombre de propositions dans le rapport qu'elle rendra officiellement le 12 octobre 2004.

Service public de la petite enfance, ZEP mieux ciblées, universités mieux dotées : c'est autour de ces trois pôles que l'ancien ministre de l'économie du gouvernement Jospin articule son projet pour "l'égalité réelle à l'école", inséparable d'une "lutte globale contre les inégalités".

Désireux de "tâter le terrain", François Fillon prolonge quelque peu le temps du débat avant de présenter ses propres orientations. L'UMP semble décidée plus que jamais à s'approprier la réforme de l'école.

Le mérite républicain plutôt que la discrimination positive, l'enseignant plutôt que l'équipe : François Fillon ne réforme pas l'école, mais redonne des repères. Le projet de loi qu'il propose touche aux symboles du système éducatif. La concertation avec les partenaires de l'école est ouverte.

La ville de Rennes ouvre le débat sur la semaine de quatre jours. Un débat éclairé par les résultats scientifiques de deux ans de comparaisons entre une école à quatre jours et une école expérimentale, où les enfants vont en classe le mercredi matin.

Aider les parents pour aider les enfants... Quand les familles ignorent tout du fonctionnement de l'école française, leurs enfants ont plus de mal à devenir élèves. Les initiatives sont nombreuses pour rapprocher de l'école des parents issus de l'immigration.

Au nom de la démocratisation scolaire, le socle commun de connaissances et de compétences, défendu jusqu'à présent par les experts et nombre d'intellectuels, est en passe de devenir une réalité politique.