L'école peut-elle faire l'économie de la révolution numérique ?

De nombreux enseignants sont en grève pour protester contre un ensemble de mesures gouvernementales. Ces "réformes" s'inscrivent dans un contexte plus large de privatisation rampante de l'enseignement afin d'en faire - comme La Poste, les transports, la culture, l'information, la protection sociale... - un simple marché.

Face aux protestations, le gouvernement français a finalement reporté certains aspects de la décentralisation de l'éducation nationale, mais il matraque les professeurs grévistes en leur imposant de très fortes retenues de salaire.

Les propositions Bayrou sur l'université, le rapport Fauroux sur l'école, ont un point commun qui, curieusement, n'a pas été signalé : ils manifestent un même choix d'acceptation de l'esprit du temps, qui illustre les hésitations et les blocages du corps politique, dès lors qu'il s'agit de considérer ce qui touche à l'essence des rapports sociaux, et singulièrement aux mécanismes de l'inégalité...

Les plans ministériels se succèdent, la violence à l'école demeure. Pourtant pouvoirs publics, enseignants, parents et élèves ont décidé de ne pas baisser les bras.

Face à une école en état de choc, sa marge de manoeuvre semble mince, mais son expérience de la Rue-de-Grenelle et la division des enseignants jouent en sa faveur.

Abattu, l'ancien ministre de l'Education ? Ce serait mal connaître Allègre. Sur son bilan, sur les réformes engagées, sur celles qui restent à faire, il persiste et signe.

Il l'affirme : il n'est pas là pour chloroformer mais pour transformer. Et en effet, il n'abandonne pas les réformes de son prédécesseur, il les aménage.