Pour la première fois depuis sa démission, Claude Allègre parle. Dans un livre-entretien dont nous publions les "bonnes feuilles" en exclusivité, il raconte à la fois son itinéraire politique et son expérience à la tête du système éducatif français.

Dans un sondage exclusif du "Nouvel Observateur", 81 % des parents s'estiment satisfaits du collège de leurs enfants. Pourtant le ministre s'apprête à le réformer dans la douleur.

Alain Michel nous livre ici une réflexion prospective magistrale sur l'école à l'aube du XXIe siècle en partant des défis auxquels celle-ci est confrontée du fait des mutations fondamentales de nos sociétés. Puis il s'attache à préciser quelles sont les finalités principales que doit poursuivre le système éducatif, pour examiner enfin, le comment faire, quelle forme d'organisation, de pilotage et d'évaluation apporter.

Les réflexions qui suivent sont extraitent d'un article publié dans un numéro de la revue "Administration et éducation", nł1, 1999 consacré au thème "Fractures sociales, fractures scolaires".

Dans ce deuxième exposé introductif au thème "Ecole : horizon 2020", Alain Michel, coordonnateur scientifique du séminaire, évoque brièvement les principaux défis lancés à l'Ecole par une société en mutation rapide qui accroît les inégalités et suscite de nouveaux enjeux d'ordre éthique, tout en exigeant de nouvelles compétences et même une nouvelle posture mentale.

De l'histoire de la colonisation à la ″morale laïque″, les enseignements scolaires se voient contestés. Au-delà des affrontements, la faisabilité des programmes pose problème.

Aux yeux de l'éditorialiste américain Nicholas Kristof, cela ne fait aucun doute : la mesure qui, aux Etats-Unis comme ailleurs, contribuerait le plus à réduire les inégalités sociales serait d'"améliorer l'éducation". Parmi les dirigeants politiques, les intellectuels en vue, les "experts" en tout genre qui peuplent les plateaux de télévision, l'analyse est largement partagée : les connaissances acquises sur les bancs de l'école offriraient le plus solide remblai pour combler le fossé séparant dominants et dominés. Et si c'était tout le contraire ?

Il n'existe aujourd'hui en France que trois établissements privés musulmans sous contrat avec l'Etat. Mais il y a de plus en plus de demandes auprès de l'Education nationale. Alors qu'une polémique vient de secouer le lycée Averroès de Lille, enquête sur ces écoles encore méconnues.