La déconstruction des six réacteurs de première génération ne devrait pas être achevée avant le XXIIe siècle

EDF veut obtenir l'assurance d'une juste indemnisation avant d'enclencher l'arrêt de la centrale nucléaire.

La décision britannique de quitter l'Union européenne ne change pas la détermination d'EDF de construire la centrale d'Hinkley Point. Mais la fermeté affichée en comité d'entreprise, lundi 4 juillet, masque mal les fissures qui minent l'électricien.

Le redécoupage et le partenariat annoncé avec EDF ne rassurent guère les 45 000 salariés du mastodonte français de l'énergie nucléaire. Et les experts se montrent perplexes. Normal : si, depuis plusieurs années, ce secteur stratégique accumule les déboires, c'est aussi parce que l'Etat actionnaire n'a pas joué son rôle.

Jean-Bernard Lévy, le patron d'EDF, avait irrité Ségolène Royal et François Hollande en retardant la fermeture de la centrale de Fessenheim. Son destin dépendra de la nouvelle feuille de route du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot

Moins d'un an après la signature du contrat de construction de deux réacteurs nucléaires au Royaume-Uni, EDF annonce un surcoût compris entre 1,5 et 2,5 milliards d'euros, faisant craindre un scénario financièrement catastrophique. Or, Emmanuel Macron avait chaudement accompagné le PDG d'EDF dans cette aventure.

Le parquet national financier a lancé une vaste enquête préliminaire, multipliant les perquisitions, sur les prestataires extérieurs de l'électricien national sous le règne d'Henri Proglio. De quoi faire trembler le Paris des affaires, tant le carnet d'adresses de l'ancien patron d'EDF ressemble au gotha de la République...

Installer dans son jardin des capteurs solaires ou une éolienne peut faire gagner de l'argent. Car désormais, EDF a obligation de racheter la production privée d'électricité. Mode d'emploi d'une vraie révolution.

En 2012, 3 incidents sérieux se sont produits sur des barrages : on n'en saura pas plus !

L'échéance est cruciale : cet automne, l'Autorité de sûreté nucléaire dira si les centrales françaises édifiées à partir de 1977 pourront passer le cap de la trentaine. Or l'arrêt de ses réacteurs aurait des conséquences catastrophiques pour EDF.

Pour aborder au mieux, la fin programmée de son monopole, EDF a décidé d'allonger jusqu'à 40 ans la durée d'exploitation de ses centrales. Pourtant ce n'est pas lui qui peut dire si elles peuvent rester fiables si longtemps.