Le nouveau patron d'EDF a péché par arrogance. Choisi par l'Elysée, il s'est cru autorisé à imposer ses conditions, puis à jeter un pavé dans la mare énergétique française. Lâché par les politiques, il doit à présent battre en retraite.

EDF, Total, Areva... les géants français du secteur investissent dans les énergies renouvelables, tandis que le pétrole flambe et que le nucléaire fait peur.

Le rapport du médiateur de l'énergie, accablant pour les fournisseurs comme EDF ou GDF, critique une facturation opaque et des services aux consommateurs calamiteux.

Des documents, jusque-là confidentiels, révèlent que l'électricien français serait prêt à associer son homologue chinois à la construction de réacteurs dans l'Hexagone

On connaissait le puissant patron d'EDF, ses réseaux, ses ambitions, ses amitiés sarkozystes. On connaît moins son jumeau, banquier aussi discret qu'influent. L'un, pourtant, ne va pas sans l'autre. Odile Benyahia-Kouider et Caroline Michel dévoilent le parcours de l'étonnant duo, aujourd'hui impliqué en Allemagne dans un retentissant imbroglio politico-financier.

Un projet d'accord très détaillé, que ″Le Nouvel Observateur″ s'est procuré, montre que l'électricien était prêt à partager avec son partenaire chinois les secrets de notre industrie nucléaire...

D'obscurs accords sur le nucléaire, une syndicaliste agressée, des services secrets sur le qui-vive... Les négociations d'EDF avec son homologue chinois tournent au mauvais polar. Et pourraient coûter sa place au patron de l'électricien.

Faute d'imposer un calendrier précis pour la transition énergétique, le gouvernement laisse EDF jouer la montre pour éviter de fermer des centrales nucléaires.

Fermer les centrales comme le souhaite l'Elysée ou les prolonger toutes comme le souhaite EDF : dans les deux cas, l'addition sera faramineuse. En attendant, les réacteurs vieillissent.

Par quel singulier retournement de l'histoire l'homme à abattre du début du quinquennat, promu par Sarkozy à la tête d'EDF, se sent-il aujourd'hui incontournable ? Au point de briguer un nouveau mandat...

Après sa libéralisation du marché du gaz et de l'électricité, les Français restent fidèles aux opérateurs historiques, EDF et GDF

Eclairage, en octobre 2010, sur les difficultés de la filière nucléaire française liées aux revers subis à l'étranger, aux conflits entre EDF (fournisseur français d'électricité et exploitant de centrales nucléaires) et Areva (groupe nucléaire français, rare acteur en mesure de maîtriser l'ensemble de la chaîne, de la construction des réacteurs jusqu'au traitement des déchets) et aux critiques dirigés contre l'EPR (nouveau réacteur européen à eau pressurisée).