Alors que la campagne électorale de la présidentielle et des législatives, en France, a notamment porté sur l’évolution du système des retraites, avec des controverses concernant l’âge de départ à la retraite, Futuribles lance, dans ce numéro de rentrée, une série consacrée au vieillissement de la population sous ses angles à la fois sociaux, économiques et physiologiques. Sommaire. Les perspectives démographiques de la France : une révision à la baisse. L'évolution de l'espérance de vie dans les pays occidentaux. Peut-on soigner le vieillissement ?. Dossier. Données chiffrées. Graphiques.

Au cours des derniers siècles, les humains n'ont cessé d'accroître leurs performances : ils vivent toujours plus vieux, sont de plus en plus grands, de plus en plus intelligents, les records sportifs s'enchaînent... Selon l'équipe du prix Nobel d'économie Robert W. Fogel, "dans la majeure partie du monde, si ce n'est le monde entier, la taille, la forme et la longévité du corps humain ont changé profondément et plus rapidement au cours des trois derniers siècles qu'au cours des nombreux millénaires précédents".

Entre 2014 et 2015, l'espérance de vie a diminué dans 12 pays à revenu élevé, principalement aux États-Unis, mais également en France, en Allemagne ou en Italie. Une baisse simultanée de l'espérance de vie n'avait pas été enregistrée dans un nombre aussi élevé de pays développés depuis 1980.

Longtemps terre d’émigration, l’Europe est devenue une terre d’accueil, fortement attractive dans sa partie occidentale. Mais, dans sa partie centrale et orientale, l’exode coupe les perspectives de rebond, comme dans les Balkans. La crainte du déclin nourrit le discours nationaliste en Hongrie, tandis que même certaines régions d’Allemagne n’échappent pas à la désertification. La longévité progresse en même temps que la médecine, mais le rêve d’une plus grande espérance de vie pour tous bute sur la dégradation des conditions et du cadre de vie.

En France, l’espérance de vie a augmenté de manière considérable ces trente-cinq dernières années. Ce phénomène s’explique par l’amélioration générale de la qualité de vie et par une meilleure détection des maladies chroniques. Mais, à un âge très avancé, la question du bien-être et de la prise en charge reste un problème.

Vivre longtemps en bonne santé se prépare dès l’enfance. Et les conseils à suivre pour y parvenir se résument en quelques mots : bien manger – le fameux régime méditerranéen, de préférence –, bien dormir et avoir une activité physique tout au long de sa vie, tout en étant suivi par son médecin. La mise en oeuvre de ce programme paraît simple. Pourtant, à bien des égards, le mode de vie actuel nous pousse dans le sens inverse.

A quoi sert de vieillir ? Quels sont les mécanismes en jeu ? Peut-on ralentir le phénomène ? La science n’a pas résolu l’énigme de ce vieillissement qui affecte pratiquement toutes les espèces. Mais elle explore des pistes pour ralentir les effets inéluctables du temps au niveau de la cellule. Parmi elles, l’injection de sang de souris jeunes à des souris âgées et l’élimination de cellules sénescentes ont donné des résultats spectaculaires, dont notamment une augmentation des capacités cognitives de l’animal.

Mais pourquoi de fringants centenaires s'épanouissent-ils sur certains micro-territoires de Grèce, de la Californie ou du Japon ? Quels sont les points communs géographiques, culturels, génétiques entre ces trompe-la-mort disséminés aux quatre coins du Globe ? Démographes et biologistes s'interrogent... en vain pour l'instant.

Au milieu du XVIIIe siècle, l’espérance de vie à la naissance en Europe et aux Etats-Unis était d’environ 25 ans. En 2018, elle atteint près de 81 ans dans l’Union européenne (UE-28) et près de 79 ans aux États-Unis : elle a donc été multipliée par trois en deux siècles. Quelques données chiffrées. Détails. Graphiques.

Les progrès fulgurants de l'espérance de vie stagnent et de nouveaux risques pèsent sur l'être humain, rendant sa vieillesse plus handicapante. L'analyse de Théos Vos, professeur de statistiques de santé à l'université de Washington, intitulée "En Amérique du Nord, l'espérance de vie stagne à cause des overdoses" vient clore l'article.

"L’espérance de vie en bonne santé", source d’inégalités croissantes, nécessite une refonte en profondeur du mode de répartition. Une étude récente suggère que les riches peuvent s’attendre à vivre environ 8 à 9 années de plus en bonne santé (et donc de façon agréable) que les pauvres.

Les efforts pour ralentir le vieillissement s'intensifient. Ce n'est pas sans conséquences sur la société.