Peu de gens en effet ont autant réfléchi que le président américain au piège que recèle le fait de mener une guerre ouverte sous un nom abstrait.

Les Saoudiens hostiles à la démocratie islamique autant qu'à la démocratie laïque, Obama pactise avec le diable.

Les dissensions entre le Capitole et La Maison blanche sur l'Iran n'ont jamais été aussi fortes, et n'augurent rien de bon pour la suite.

A Washington, les ministres vont et viennent, mais le grand sage et la mémoire de la politique étrangère américaine, c'est toujours lui. Géant charismatique et chaleureux, Tom Pickering est entré dans la fonction publique en 1959, sous Eisenhower. D'Israël à la Russie et du Conseil de sécurité de l'ONU au Salvador, où l'extrême droite avait mis sa tête à prix, ce diplomate de carrière a laissé derrière lui le souvenir d'un fin spécialiste des situations délicates.

Qui tire les ficelles du théâtre de la guerre ? Ultranationalistes israéliens, islamistes palestiniens, mais aussi Egypte, Qatar, Iran et même Turquie... Autant d'acteurs qui poussent leurs pions sur ce jeu d'échecs meurtrier.

Frappes aériennes, formation et soutien logistique des troupes irakiennes, poursuite des djihadistes jusqu'en Syrie... La nouvelle campagne antiterroriste lancée par la Maison-Blanche pourrait durer plus de trois ans.

Russie, Syrie, Iran... Face à la diplomatie prudente de la Maison-Blanche, de nombreux pays sont en train de tester les limites de la puissance américaine.

Qu'il semble loin le temps de l'hyperpuissance américaine et de l'unilatéralisme musclé de George W. Bush ! Aujourd'hui, Obama est critiqué de toutes parts pour sa politique étrangère "minimaliste" et sa réticence à intervenir. Des attaques qui, bien sûr, résonnent outre-Atlantique mais aussi dans le reste du monde. Certains, en Chine et en Russie notamment, en profitent pour imposer leurs vues. Ailleurs, des partenaires de longue date commencent à douter de la volonté, voire de la capacité, des Etats-Unis à les défendre.

Pour convaincre les Arabes de participer à une coalition contre les djihadistes, Obama doit donner des assurances sur le devenir de l'Irak, de la Syrie et du processus de paix israélo-palestinien.