A Paris et à Zurich, deux expositions concomitantes révèlent deux approches muséales diamétralement opposées des collections d'oeuvres classiques africaines.

Pour "Notre monde brûle", le Palais de Tokyo invite le Mathaf, le musée d'Art moderne et contemporain du Qatar. Ses collections et sa programmation explorent la bouillonnante création arabe. Mais peut-on séparer le musée de l'Etat ?

Deux événements majeurs à Paris mettent à l'honneur l'oeuvre inclassable et démesurée de Christo et Jeanne-Claude : le premier, au Centre Pompidou jusqu'au 15 juin, par une exposition couvrant les années parisiennes, entre 1958 et 1964, et intitulée Paris ! (Commissaire : Sophie Duplaix). Le deuxième par la réalisation de l'empaquetage de l'Arc de Triomphe à l'automne, projet esquissé par Christo dès 1961 et réalisé en étroite collaboration entre le Centre Pompidou et le Centre des monuments nationaux.

Paysage immersif baigné d'une brume colorée, l'exposition "Permafrost. Les formes du désastre" aborde le bouleversement climatique par le changement plutôt que par la crise, préférant aux tropes éprouvés une séduction troublante.

Les pierres de l'Antiquité n'en finissent pas de livrer leurs secrets... Pompéi, d'abord, à découvrir avec l'exposition immersive du Grand Palais qu'on savoure pour le moment depuis son salon. De la Syrie à la Libye, elles reprennent vie sous l'objectif du grand photographe Magnum Josef Koudelka, en attendant la réouverture de "Ruines" à la BNF.

Figure historique de la mouvance BMPT, Niele Torni expose son "travail/peinture", système froidement mathématique qui induit une perception de l'espace aujourd'hui chargée d'une résonance nouvelle.

Elena, Mouna, Marlène... Personne n’a retenu leurs noms. Mais leur corps, lui, a laissé une trace indélébile. En 1960, Yves Klein fait scandale avec une performance hors la loi et hors du commun : le peintre dirige les mouvements de femmes nues enduites de peinture bleue – sa couleur fétiche – sur d’immenses feuilles de papier. Ridicules pour les uns, misogynes pour les autres, les "anthropométries" donneront une image sulfureuse à un peintre qui ne l’était pas, tout en participant à sa renommée. Le centre Pompidou-Metz lui consacre une exposition à partir du 18 juillet 2020.

Avec "Folklore", le Centre Pompidou-Metz renoue avec les racines populaires de l'histoire de l'art. Une exposition de recherche appelée à faire date, épaulant également l'entreprise de décolonisation des musées.

Quatorze artistes travaillant dans les ateliers de la ville de Marseille s'exposent au fil de "Sur pierres brûlantes", qui laisse éclore chaque langage dans sa spécificité.

Ecarter le mythe pour mieux se concentrer sur l'oeuvre. Le palais Galliera, à Paris, qui sort de deux ans de travaux, présente à partir du 1er octobre 2020 une rétrospective consacrée à Gabrielle Chanel. Inédite dans son approche, elle pose un regard d'expert sur quelque 350 trésors collectés à travers le monde.

On a effacé les pigments, retiré les vêtements qui habillaient les statues, méprisé les objets aux couleurs vives peints au XXe siècle, pour ne regarder que les formes sculpturales des arts africains. Le Musée des confluences réhabilite leurs couleurs.

Un danger réel pèse actuellement en France sur les lieux régionaux dédiés à l'art contemporain. Fragilisés et soumis à des impératifs capitalistes de productivité et de rentabilité par les collectivités publiques, ils voient leur raison d'être dénaturée et leur existence menacée.