Les sciences de gestion font depuis leurs débuts l’objet de nombreuses critiques. Il s’agit ici d’en offrir une synthèse. Pour ce faire, cet article propose une typologie qui permet de répertorier ces critiques. Il passe ensuite en revue leurs caractéristiques, leurs origines ainsi que leurs conséquences. Il présente finalement les implications de cette synthèse pour notre discipline, en matière de production de connaissances comme en matière d’évaluation de la recherche. Détails. Pas de chiffres.

Les phénomènes que nous traitons relèvent rarement de situations épurées dont la solution est techniquement évidente. Ils constituent souvent des questions mal structurées, des problèmes irréductibles, des sujets de controverses dont les solutions souvent divergentes ne se révèlent efficientes que dans le contexte et la temporalité où elles sont produites. Nous avons été conditionnés par nos habitudes de pensée à tirer des conclusions privilégiant des relations de cause à effet simples et linéaires.

Les sciences de gestion sont très en retrait dans l’étude intrinsèque des organisations terroristes alors même que leur apport peut s’avérer essentiel. L’étude de l’Etat islamique permet de mesurer leur capacité à analyser intiment une organisation jihadiste et les résultats apparaissent encourageants en ce qu’ils permettent d’en établir, pour la première fois, une cartographie organisationnelle assez exhaustive au travers notamment du recours aux théories des parties prenantes et néo-institutionnelle. Détails. Pas de chiffres.