Souvent il doit avancer, comme dans l'armée ou l'Education nationale. Mais là où les circonstances s'y prêtent, dans la police, par exemple, chez les gardiens de prison, et même à la RATP et dans les offices HLM, c'est à visage découvert que le Front national développe désormais sa nouvelle stratégie d'infiltration du terrain social...

Droite et gauche sont aussi coupables d'avoir joué avec lui. Par calcul électoral et aussi par une mauvaise appréciation de sa puissance. Seul cet aveu général pourra être le point de départ de la contre-attaque.

Depuis une quinzaine d'années, la lutte contre le Front national, la dénonciation de son chef et de ses "lapsus" ont occupé un espace médiatique et mobilisé une énergie considérables. En vain...

Le premier tour a mis en évidence l'éclatement de l'électorat. Mais le second a rétabli le traditionnel clivage droite-gauche. Et le Front national n'y pouvait rien...

27% du vote ouvrier pour Le Pen, contre 21% pour Jospin et 15% pour Chirac ! La décomposition du tissu social a placé l'électorat populaire en situation d'aliénation : il se définit comme extérieur à la société politique.

Vue par un politologue, la poussée du Front national, outre la peur de l'insécurité et de l'immigration, est due au ton populiste employé par d'autres candidats de droite, qui crédibilise le discours de Le Pen.

Il y a au moins un défaut dans la cuirasse du grand pourfendeur de la corruption politiique : il fraude le fisc...

Des vieilles dames assoupies, des salles à moitié vides, un discours plan-plan avec quelques saillies xénophobes : l'idole des fachos a vieilli. Et même son programme de marche sur l'Elysée fait penser à un vieux film de politique-fiction.

Ce n'est pas seulement un match pour le titre de troisième homme. C'est la patrie qu'il faut sauver ! Ils n'ont ni les mêmes remèdes, ni les mêmes électeurs.

On le disait mort. Il est toujours là. Moins brutal, plus bonhomme, le leader de l'extrême-droite savoure sa résurrection.