Les attentats du 13 novembre 2015 ont bouleversé la France entière. Mais quels souvenirs précis en gardons-nous trois ans après ? C'est le sens du grand programme de recherche, toujours en cours, dirigé par l'historien Denis Peschanski et le neuroscientifique Francis Eustache auprès des victimes, de leurs proches mais aussi plus largement de la société civile. Une démarche unique au monde qui livre des résultats étonnants.

Après les attentats commis le 15 mars en Nouvelle-Zélande par un suprémaciste blanc, la Première ministre Jacinda Ardern a dit qu’elle ne prononcerait jamais le nom du terroriste pour éviter de servir sa notoriété. Une prise de position qui ne fait pas l’unanimité. "The Independant" à Londres est d'accord pour taire leurs noms pour ne pas rentrer dans le jeu des terroristes quand "The Jerusalem" Post existe qu'il s'agit d'un faux débat.

Mettre en patrimoine des figures de chercheurs à travers l’attribution de leurs noms à des « lieux » (institutions, bâtiments, locaux), c’est tenter de les faire échapper à l’usure du temps et de les faire circuler dans le temps. Or toute circulation est un déplacement qui entraîne des transformations, notamment dans les représentations de ces dernières. A moyen et à long terme, les traces (plaques mémorielles, stèles...) non réactivées peuvent s’effacer, disparaître ou plus simplement ne plus faire sens pour les publics qui fréquentent ces lieux.

Imaginez un pays sans "vieux films" ni archives télévisées, où les rares cinémas encore ouverts ne diffusent que des blockbusters récents. Ce pays en manque d'images, c'est le Liban. Comment reconstruire son histoire quand on a la mémoire qui flanche ? Par l'archivage. C'est la mission de l'association Métropolis partie en croisade contre l'amnésie en bâtissant une cinémathèque virtuelle. Enquête au pays du Cèdre.

Les journalistes chinois, qui avaient réussi à repousser les limites du contrôle de la presse, subissent à nouveau des pressions accrues. Sous Xi Jinping, des journalistes d’investigation démissionnent, écoeurés. Sommaire. 30 ans après Tian'anmen, la censure revient en force. Une mère de la place Tian'anmen témoigne

Médecin légiste de l’université de Milan, Cristina Cattaneo a entrepris, depuis 2013, d’identifier les réfugiés ayant péri en Méditerranée. Un travail long et difficile pour rendre un nom à ces morts, comme les droits humains l’exigent, et permettre le deuil de leurs proches. En complément de l'interview, un article intitulé "Au nom de l’humanité".

L’écrivaine africaine-américaine Jacqueline Woodson a accepté une invitation du gouvernement ghanéen à aller visiter la terre de ses ancêtres esclaves. De l’autre côté de l’Atlantique, elle découvre un pays à la fois étranger et étrangement familier.

Dans son cours inaugural de création littéraire donné à distance en raison de l’épidémie de Covid-19, l’écrivain Yan Lianke s’adresse depuis Pékin aux étudiants hongkongais. Il les invite à préserver leurs souvenirs de la crise actuelle, base d’une vérité qu’il leur appartiendra de transmettre.

Situé aux confins de la Corne de l’Afrique, le Somaliland n’est pas reconnu par le reste du monde. Qu’importe, un fou de livres a décidé de faire venir le monde dans ce territoire isolé en y créant sa bibliothèque idéale.

La foule qui a déboulonné la statue du négrier Edward Colston à Bristol, au Royaume-Uni, a raison, estime ce journaliste conservateur. Elle n’efface pas l’histoire, elle l’écrit. Sommaire. Vu de Londres. Tant mieux si les statues tombent ! Vu d'Afrique. Cela ne donnera pas naissance à une société antiraciste.

Il y a plus de cent cinquante ans, la guerre de Sécession faisait rage, au nom de l’abolition de l’esclavage. Un conflit terrible dont l’écho résonne encore de nos jours.

Le rêve est à une trentaine de kilomètres. Pour atteindre la Grande-Bretagne, de plus en plus de migrants tentent la traversée à bord de simples canots pneumatiques, voire à la nage. Parmi cette foule d’anonymes, Mitra, Masoud, Soran et Hussein. Eux n’ont pas vu l’Angleterre. C’est parce que leurs corps et leurs effets personnels ont été repêchés qu’ils ont pu être identifiés et leurs itinéraires retracés, d’Iran ou d’Irak à Paris, Grande-Synthe, Calais. Bribes de vie des quatre premiers migrants noyés dans la manche.