"L'écart entre les positions des négociateurs israéliens et palestiniens n'a cessé de se réduire depuis Oslo, affirme l'ancien Premier ministre.

Le 30 octobre 1948, 13 habitants du village chrétien d'Eilaboun, en Galilée, étaient massacrés par l'armée d'Israël tandis que les autres étaient expulsés vers le Liban, avant d'être, par exception, autorisés à regagner leurs foyers et leurs champs dévastés.

Au bord de la suffocation après cinq mois de siège qui ont mis leur économie à genoux, les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza sont déboussolés par les hésitations de leurs dirigeants, qui demandent à la fois la reprise des négociations et l'intensification de la résistance.

Pour l'ancien ministre de la Justice d'Ehoud Barak, le gouvernement Sharon a tort de refuser le déploiement d'un corps d'observateurs de l'ONU dans les territoires occupés.

Obus de mortiers contre tirs de roquettes ou de missiles, entre Israéliens et Palestiniens, on est passé des affrontements à une sorte de guerre d'usure. Une guerre où les fanatiques des deux bords peuvent imposer leur loi.

En donnant son feu vert à l'attaque d'une position de l'armée syrienne au Liban, le Premier ministre Ariel Sharon prend le risque d'un glissement vers une nouvelle conflagration généralisée au Proche-Orient.

Au-delà du blocage actuel des négociations, c'est surtout la révolte des Palestiniens qui paralyse désormais les militants de la paix israéliens.

A l'heure où les affrontements armés ruinent les derniers espoirs de paix, l'amertume et la désillusion s'installent dans toutes les couches de la société israélienne, y compris parmi les partisans les plus fervents d'un dialogue avec les Palestiniens.