Malgré les pressions de Bill Clinton, qui entendait s'envoler pour le sommet du G8 à Okinawa sur une percée diplomatique, Ehoud Barak et Yasser Arafat butent toujours, après dix jours de négociations sur cinq dossiers explosifs.

L'échec de la réunion tripartite Etats-Unis - Autorité palestinienne - Israël n'a fait que clarifier les principaux points de blocage : l'otage israélien, Gilad Shalit, le gouvernement palestinien qui ne se plie pas aux exigences de Quartet, et "la feuille de route" en panne.

Il aura fallu que le Hamas prenne le pouvoir mi-juin 2007 dans la bande de Gaza pour que George Bush lance les bases de discussions d'un Etat palestinien. Il veut aboutir avant la fin de son mandat.

Les concessions d'Ehoud Barak, prêt à accepter des "signes de souveraineté" palestiniens à Jérusalem-Est, ont provoqué un véritable séisme en Israël sans déboucher sur l'accord global attendu.

Après la destruction, le 23 janvier 2008, du mur séparant l'Egypte de la bande de Gaza, soumise au blocus d'Israël, des milliers de Gazaouis ont franchi la frontière.

Ehoud Barak avait besoin d'un accord avec les Palestiniens pour survivre à la tempête parlementaire qui l'attendait.

Douze visages de l'angoisse, douze voix qui disent leur détresse et leur rage : nos envoyés spéciaux, Henri Guirchoun et Jean-Paul Mari, ont rencontré en Israël et en Palestine des hommes et des femmes qui vivent au coeur de la tourmente.

Les frères ennemis sont les pires. La ville trois fois sainte contient toutes les contradictions, parfois sanglantes, des enfants d'Abraham.

Il a suffi d'une étincelle - la visite provocatrice d'Ariel Sharon sur l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem - pour enflammer l'impatience des Palestiniens. Confronté à une révolte qui a gagné les Arabes israéliens, Ehoud Barak est-il encore en mesure de convaincre ses concitoyens que l'avenir est à la paix ?

Depuis le début des affrontements, le Premier ministre louvoie entre les positions des "durs" et celles des "colombes", favorables à une reprise du dialogue avec les Palestiniens.

"Les Palestiniens ne luttent pas pour mourir mais pour vivre. L'arrêt du processus de paix est une catastrophe pour nos deux peuples".