Bruno Latour a publié en 2015 "Face à Gaïa", qui prolongeait une réflexion engagée dans son "Enquête sur les modes d’existence". Le sous-titre de son dernier livre, "Où atterrir ? Comment s’orienter en politique", fait penser à Kant et son «Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée ?» (1786), essai de circonstance qui proposait de s’orienter sans Dieu pour repère. Avec son ouvrage, s’agit-il de s’orienter sans la nature pour repère ?

La «transition» et ce pourquoi on la conduit sont deux choses différentes. L’expression de « transition écologique» est déjà usée et elle est devenue une auberge espagnole, comme «développement durable», alors même qu’elle s’était imposée pour mettre fin aux ambiguïtés du développement durable. La transition est victime de son succès : elle finit par renvoyer à l’économie verte, avec une approche assez technocratique. Dans la sphère des politiques publiques, on parle de «transition énergétique» avec l’idée implicite que cette approche permettra de garder le même modèle de société.

Marie-Hélène Parizeau préside la Commission mondiale d'éthique des connaissances scientifiques et des technologies (Comest) de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Comment définirait-elle les principes d'une éthique des sciences face aux dérèglements climatiques ?

Genève, l’une des villes les plus riches et les plus chères du monde, accueille à bras ouverts le héraut des petits paysans sans-terre indiens, parmi les plus pauvres de la planète : le symbole est fort. Rajagopal P. V., surnommé le «nouveau Gandhi», président et fondateur du mouvement indien Ekta Parishad, était de passage à Genève du 23 au 30 novembre 2017 pour promouvoir sa prochaine grande action, la Jai Jagat 2020.

Que change la considération de la nature pour une société et sa vision de l'avenir ? L'objectif de préservation de la planète modifie-t-il le développement humain, la question des inégalités ou l'exercice démocratique ? Les phénomènes naturels déplacent les limites habituelles de l'existence. Ce ne sont plus les frontières des Etats qui importent, mais celles de la Terre. La valeur de la nature échappe aux calculs économiques, le lien entre enjeux environnementaux et sociaux crée des tensions entre le court et le long terme, et modifie le contenu des questions politiques.

A l'heure où les gouvernements entament de nouvelles négociations sur le climat, la rédaction de Politis s’engage, comme elle le fait depuis plus de trente ans. L’appel que nous publions traduit une colère qui grandit. Il porte la voix de celles et ceux qui refusent la résignation et tenteront encore de se faire entendre dans la rue, le 6 novembre 2021, lors de la grande marche pour la justice climatique. Ce numéro consacre également l’essentiel de ses pages à décrypter les enjeux de cette COP 26, et les résultats que des engagements forts ont déjà permis d’obtenir. Sommaire.

Les engagements des acteurs financiers présentés à Glasgow se révèlent peu contraignants. Et la France ne montre pas l’exemple.

Le bilan de la COP 26 apparaît contrasté. D’un côté, les instances politiques prennent en compte le travail des scientifiques du Giec et un nombre croissant de pays ont adopté l’objectif de neutralité carbone à horizon de 2050, nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5 degré. De l’autre, les mesures effectives sont très insuffisantes. La solidarité avec les pays du Sud est déficiente. Même dans les pays développés, l’adaptation aux conséquences du réchauffement climatique sera très difficile.

Du 31 octobre au 12 novembre 2021 s'est tenue à Glasgow la 26e Conférence des parties (COP26). A cette occasion, plus de 190 dirigeants mondiaux se sont rassemblés dans la capitale écossaise en vue de trouver des solutions pour lutter contre le changement climatique. Mais l'objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2050 ressemble plus que jamais à un voeu pieux.

A Katowice en Pologne où se tenait la conférence des Nations Unies pour le climat, la Cop24, il a souvent été question des Gilets jaunes dans les débats de couloirs, ou les « side events », ces conférences organisées par des acteurs de la société civile. La rébellion contre l’augmentation des prix de l’essence au nom du pouvoir d’achat et l’acceptabilité sociale de la transition écologique résonnaient fort dans ce haut lieu minier de Silésie, et pour les délégués de nombreux Etats, de l’Europe aux grands pays émergents.

Pourquoi une entreprise se conformerait-elle à des règles coûteuses si l’incitation est insuffisante ? La plupart des entreprises peuvent tirer profi t d’une image plus verte tout en évitant le coût de la décarbonation, en se contentant de fi xer des objectifs écologiques purement formels. Peu de chiffres. Article extrait de "The Economist".

Dénommée le « septième continent » ou la « soupe plastique », les particules de plastique de tailles variables flottent en plusieurs vortex dans les océans du monde. Que faire pour que les Etats agissent enfin pour faire cesser le rejet de millions de tonnes annuelles de plastique dans les océans ? Oliver Tickell présente une solution.