Notion économique controversée, la compétitivité est devenue omniprésente dans le débat public français. Le creusement du déficit commercial dès le milieu des années 2000, sur fond de désindustrialisation amplifiée par la crise, a largement contribué à faire de la « dangereuse obsession » dénoncée par le prix Nobel d'économie Paul Krugman dans les années 1990 un des thèmes centraux de la campagne électorale de 2012 puis du nouveau gouvernement.

La relocalisation de l'économie : voilà une idée qui a fait son chemin et qui est désormais évoquée ou même proposée sous une forme ou sous une autre par les principaux candidats à l'élection présidentielle. Et dans la pratique, on fait comment ?

La France est en train de mettre en place un dispositif qui pourrait s'inscrire dans une démarche de "patriotisme économique". Pour autant, ce dernier est loin d'emporter l'adhésion de tous, certains commentateurs n'hésitant pas à le juger frileux.

Le modèle des grands projets portés par un Etat opérateur, qui a si bien fonctionné entre 1945 et 1974, n'est plus d'actualité, mais il n'a jamais été remplacé. Après des années de réformes et de créations de nouveaux outils de pilotage et de stratégie, il faut cesser le saupoudrage, et faire des choix clairs.

Au printemps 2017, l'Etat français a réaffirmé sa volonté de soutenir financièrement et plus activement encore les entreprises, et notamment les petites et moyennes entreprises, qui décideront de moderniser leur outil de production au cours de l'année. Un moyen d'amplifier la politique gouvernementale en faveur de la compétitivité du tissu industriel menée depuis quelques années via le plan Industrie du futur. Objectif : plus de 4000 entreprises aidées d'ici la fin de l'année 2017.

Les historiens français ont laissé, depuis une quinzaine d'années, le terrain de l'étude de la diplomatie économique au juristes, aux politologues et aux économistes.

Tout est mis en place d'abord pour la grande industrie. Les Pme, qui jouent pourtant un rôle essentiel, restent trop méconnues.

Depuis trois mois, toutes les régions françaises se mobilisent pour mettre en place leur pôle de compétitivité. A la clé, une enveloppe de 750 M euros à se partager, et un "label" officiel, afin de se rendre visible sur la scène internationale.

Beaucoup de gagnants, peu de perdants. Après la labellisation de 67 pôles de compétitivité sur 105 candidats, les représentants du Gouvernement et les acteurs locaux vont devoir s'organiser. Mise en place de comités, préparation du contrat cadre tripartite... autant de formalités à accomplir rapidement, avec pour objectif l'attribution des premiers financements avant la fin de l'année.

Le futur emprunt doit-il aider d'abord à orienter l'industrie française vers d'autres voies, comme la protection et la prévention environnementales, ou à relever des défis sociaux d'avenir tels que la formation des jeunes ? Des choix en réalité complémentaires.