Ni Bercy ni l'Elysée ne voulaient du départ de François Roussely, un PDG proche des socialistes qui avait su gagner la confiance de tous. L'entêtement de Raffarin en a décidé autrement.

Elu au Sénat (sans y siéger), le Premier minsitre assure qu'il est "un homme neuf" avec "des idées fraîches". Il mise sur le départ de Sarkozy pour s'affirmer enfin.

Qui pour succéder à Raffarin ? Chirac avait son favori : Dominique de Villepin. Mais aujourd'hui il déchante. On le dit même "consterné". D'autant qu'aucun autre ne s'impose à ses yeux.

Le départ de Sarkozy et le oui du PS à la Constitution européenne redonnent de l'oxygène au chef du gouvernement. Il ne veut plus se laisser piétiner par ses ministres.

Chirac l'a décidé : les Français seront consultés au printemps sur la Constitution européenne. Peut-il prendre le risque de plomber ce grand rendez-vous en s'accrochant envers et contre tout à un Premier ministre que tous les sondages disent usé ?

Raffarin a beau répéter qu'il est à l'écoute, c'est une fin de non-recevoir qu'il a infligée aux manifestants du 5 février 2005. Au risque de pousser les électeurs de gauche à dire non au référendum pour dire non à sa politique.

Ce doit être une étape aussi importante que celle des lois Deferre de 1982. Dans le domaine éducatif, Jean-Pierre Raffarin veut donner plus de pouvoirs aux régions.

La nouvelle phase de décentralisation engagée par le gouvernement Raffarin s'appuie beaucoup sur l'expérimentation locale.

Le vainqueur des prochaines élections régionales, qui se dérouleront en France les 21 et 28 mars, risque d'être l'abstention. En difficulté, les catégories populaires se sentent abandonnées de toute part.

Il ne tient pas en place dans son bureau, mais s'affirme serein. La bourrasque enseignante, l'opposition des fonctionnaires, les grèves ? Il persiste : son projet sur les retraites, c'est de "la belle ouvrage". Sa stratégie, tendre la main, mais aussi son autorité seront payantes.

Un mois décisif pour l'image du Premier ministre.

Faut-il soutenir la demande des ménages, véritables moteurs de la croisance, ou bien favoriser la reprise des investissements des entreprises pour relancer l'emploi ?