Depuis dix-huit mois, la crise de leur couple défrayait la chronique. Jusqu'à la présidentielle, ils ont voulu préserver les apparences. Il aura suffi d'un livre, "la Femme fatale", pour que tout vole en éclats...

En se plaçant ostensiblement à l'écart des débats du parti dont elle brique pourtant la direction, l'ancienne candidate déroute ses plus fidèles soutiens.

Des déclarations-chocs, un site, des meetings relookés : la forme, novatrice, accompagne le discours.

Depuis décembre 2006 et son voyage au Proche-Orient, Ségolène Royal multiplie les maladresses. De la "bravitude" à la "souveraineté" du Québec, la candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007 fait le bonheur de la cellule "riposte" de l'UMP.

Treize personnalités du PS, dont Lionel Jospin, forment la nouvelle équipe chargée par Ségolène Royal de promouvoir son "pacte présidentielle".

Malgré sa défaite et une gauche en miettes, 52% des sympathisants socialistes misent encore sur elle. Après six mois de flottement, Ségolène Royal reprend ses marques : un livre où elle tire un bilan très personnel de la campagne, une équipe qu'elle tente de reconstituer, et même des rendez-vous politiques avec François Hollande.

Il y a un an, sa cote était au plus haut. Il y a six mois, elle a subi une lourde défaite. L'ex-star des sondages peut-elle être autre chose qu'un espoir déçu ?

"Ni ingérence ni condescendance" : c'est la doctrine de la candidate socialiste, qui en cinq jours aura discuté en tête à tête avec les principaux acteurs de la région.

Dans la bataille de Solférino, les éléphants ont tout cassé. Le parti paraît condamné à une double peine : l'immobilisme et la cassure. Martine Aubry incarne l'un, Ségolène l'autre. Et les grandes figures capables d'imposer la paix des braves ont disparu

Insubmersible ? A coup sûr. Ceux qui l'avaient enterrée en sont aujourd'hui pour leurs frais. Et maintenant ?