L'année 2016 fut celle de tous les succès pour le président russe, du moins sur la scène extérieure. 2017 sera lourde de défis intérieurs. Lors de cette année placée sous le signe de la révolution, avec le centenaire des événements de février et d'octobre 1917, il faudra amorcer la sortie de la récession économique, sous peine de rupture du "consensus poutinien" par les urnes - lors de la présidentielle de mars 2018 ou par la rue... Or la locomotive économique et intellectuelle russe - 20% de la population - ne se reconnaît pas dans la Russie de Poutine. Sommaire.

Dix ans ont passé depuis la fin de l'URSS, et, pendant cette période, le peuple russe a affronté une véritable révolution économique et sociale.

L'Union soviétique a disparu il y a vingt-cinq ans. Les Russes nés depuis n'ont connu que Vladimir Poutine, et ils l'adorent. Rencontre avec ces jeunes qui préfèrent la stabilité aux libertés.

Kitsch et brutale, la Russie inquiète autant qu'elle fascine. Hedwice Jeanmart a retrouvé en Crimée son amie Dilara, dont elle était sans nouvelles depuis l'annexion par Moscou. Peter Pomerantsev explore le palais des miroirs bâti par un Kremlin engagé dans la guerre de l'information. Guillaume Perrier raconte les noces du dollar et du marteau dansla république des Corleone de la Caspienne.

Eltsine aux oubliettes ? 36 % des Russes, en tout cas, n'ont aucun souvenir du putsch d'août 1991 qui a entraîné la chute de Mikhaïl Gorbatchev et la fin de l'Union Soviétique.

Réunie autour de Iouri Loujkov, le maire de Moscou, l'opposition pousse Evgueni Primakov, l'ancien Premier ministre, très populaire, à se présenter à la présidentielle contre le candidat eltsinien. Le président réagit en limogeant son gouvernement pour la quatrième fois en dix-huit mois.

Les révélations de l'ancien ministre de l'Intérieur, Anatoli Koulikov, sont dévastatrices pour l'image d'Eltsine. Au point que le président russe vient d'interrompre brutalement ses vacances.

pour protéger son entourage, accusé de corruption et impliqué dans une série de scandales financiers, Boris Eltsine ira-t-il jusqu'à interdire le Parti communiste, violer la constitution et ajourner l'élection présidentielle de l'année prochaine ?

Ce n'est pas pour des raisons de haute politique que le président russe a renvoyé son Premier ministre, mais pour couper court à une campagne de lutte contre la criminalité économique qui menaçait ses partisans les plus proches.

Lors d'un passage à Paris, le chef du Parti communiste, première formation de Russie, a exposé à K.S. Karol sa vision du monde et ses étonnantes recettes pour sortir son pays de la crise.

La succession de Boris Eltsine est désormais ouverte dans un pays en plein naufrage, où l'antisémitisme est devenu le plus banal des arguments électoraux, au milieu de la ronde vertigineuse des dauphins autoproclamés.

La démocratie ne sort pas grandie de l'affrontement au bout duquel le président russe a imposé Sergueï Kirienko comme Premier ministre et promu quelques-uns des hommes les plus compromis dans des scandales financiers.