Ressentiment postcolonial, caricatures du Prophète, Sahel, franc CFA, Sahara, démocratie, colonisation, Ouattara, Condé, Kagame... Trois ans après le discours de Ouagadougou, le chef de l'Etat français s'est longuement confié à "JA" pour faire un premier bilan et évoquer les sujets brûlants de l'actualité.

Il y a les duels au soleil. Depuis 2013, notre pays, lui, connaît un dilemme au soleil. Partir et voir les djihadistes prospérer ? Rester au risque de s'embourber ? "Marianne", qui a accompagné en opération l'armée française dans le nord-est du Mali, pès le pour et le contre. Sommaire. La France doit-elle rester au Sahel ? Dans la fournaise malienne. L'incessante chasse aux islamistes.

Lancé au Sahel depuis treize ans et soutenu par l'ONU, c'est l'un des projets écolos les plus ambitieux jamais entrepris. Pourtant, la Grande Muraille verte est méconnue. Le documentaire "The Great Green Wall" (avec lnna Modja !), au cinéma à partir du 22 juin 2020, sort enfin ce projet fou de son anonymat.

En dépit de la présence militaire française depuis 2013, la violence dans la zone sahélienne ne connaît pas de répit. Elle a de multiples causes. La présence de groupes terroristes s’associe à la corruption des Etats et à leur incapacité à assurer la sécurité des populations. Une réponse essentiellement militaire risque plutôt d’accentuer les tensions et de renforcer la violence.

Le Sahel concentre tous les problèmes du monde : dégradation accélérée des terroirs sur fond de croissance démographique record, insécurité maximale, menaces pour l'environnement régional et mondial. Sa crise nous renvoie aux questions essentielles du développement durable.

Cet entretien avec Luis Martinez, à l’occasion de la publication de son livre, "L’Afrique, le prochain califat ? " a eu lieu dans le contexte de la reprise de Kidal, fief de la rébellion touareg de l’Azawad, par l’armée malienne, accompagnée par les milices russes Wagner, que les autorités maliennes ont présentée comme un camouflet infligé à la France, avec un important effet sur la région.

Pour stopper l'arrivée de migrants sur les côtes italiennes, l'Union européenne fait pression sur les pays du Sahel. Au risque de déstabiliser leurs sociétés et leurs économies.

Ils faisaient de la contrebande. Ils vivent aujourd'hui du trafic humain. Les passeurs du Nord Niger conduisent les migrants à travers le désert. En chemin, parfois, ils les abandonnent, les rançonnent ou les vendent.

Le meurtre de huit personnes, dont six Français, change la donne au Sahel.

Malgré un important déploiement armé (opération française "Barkhane", mission des Nations unies, etc.), les massacres de civils se multiplient au Mali et dans la sous-région. Cause méconnue de cette impasse : le Sahel est devenu la chasse gardée des militaires, qui imposent aux diplomates du Quai d’Orsay une vision trop étroitement sécuritaire pour être efficace.

La découverte de filons d'or durant la décennie 2010 dans la région du Sahel a lancé une nouvelle ruée vers l'or. Des milliers d'orpailleurs artisanaux se lancent à la recherche d'or : mercenaires, bandits, ouvriers, touaregs... Les Etats de la région (Soudan, Mauritanie, Tchad, pays du Maghreb) peinent à réglementer ce phénomène et à contrôler la filière aurifère. Si, à court terme, ce mouvement semble positif pour les communautés locales et la population qui tiennent une occasion de construire leurs richesses, la situation risque ensuite de se dégrader rapidement.