L'un sera Lear, l'autre Richard III. Comment peut-on jouer un monarque shakespearien en 2015 ? Entretien croisé avec Philippe Girard et Lars Eidinger.

A l'occasion du 400e anniversaire de la mort de Shakespeare, "L'Obs" a réuni Philippe Torreton, qui l'a joué, et François Laroque, qui l'enseigne.

Pièce après pièce, Shakespeare lutte contre une notion dont il ne cesse de montrer qu'elle est source de malheur et de souffrances : l'identité. L'identité, c'est l'image figée, univoque, et en tant que telle toujours schématique, que l'on se fait de soi ou des autres. Elle empêche de se comprendre soi-même, d'aller vers les autres, elle est principe de mort.

Une sélection critique de 5 opéras donnés lors de l'édition 2015 du Festival d'Aix en Provence.

Frère du souverain Edouard IV, Richard Gloucester est prêt à tout pour accéder à la couronne, n'hésitant pas à faire assassiner tous les membres de sa famille faisant obstacle à son ascension. Une fois roi, le tyran impitoyable se heurte au front de ses adversaires qui se rassemblent pour lui déclarer la guerre. La haine et la soif de pouvoir l'aveuglent trop pour qu'il prenne garde aux malédictions de ses ennemis, qui précipitent son destin tragique.

Une biographie virtuose du dramaturge parvient à concilier souffle narratif, érudition et analyse de l'oeuvre.

W.H. Auden (1907-1973) est avec T.S. Eliot (1888-1965) l'une des deux grandes figures qui dominent la poésie anglaise du XXe siècle. Ils semblent, à priori, diamétralement opposé. Tandis qu'Eliot, né Américain viendra vivre en Europe et deviendra finalement citoyen britannique, Auden suivra un parcours inverse en allant vivre aux Etats-Unis en 1939 et en adoptant la nationalité américaine en 1946 - avant de revenir en Europe pour de nombreux séjours.

Pourquoi un poète renonce-t-il à sa souveraineté en se pliant aux contraintes de la scène ? That is the question, celle que se posent tous les poètes lecteurs de Shakespeare. La réponse esquissée par Michael Edwards ouvre un vaste champ de questions solidaires, à commencer par celle de la langue, ce rapport intense avec la vie du langage dans la bouche et dans l'oreille. Mais lui, le poète poéticien navigant entre deux idiomes, pourquoi a-t-il choisi le français pour revisiter cette oeuvre où Shakespeare donne libre cours à son désir d'entendre l'anglais dans la plénitude de son existence ?