Le laboratoire américain Abbott avait prévu de fournir dès avril son nouveau médicament à 1 000 patients français. Mais les livraisons devant rapidement augmenter, les 9 000 malades prioritaires ne devraient pas souffrir d'une pénurie. En principe.

On ne sait toujours pas guérir le fléau. Mais on sait de mieux en mieux le soigner. A défaut d'éradiquer le mal, ou de le prévenir, l'arsenal des médicaments bientôt disponibles va permettre aux porteurs du virus de vivre de plus en plus longtemps, et de mieux en mieux...

La 9e conférence sur le sida a permis de mesurer le chemin à parcourir avant de vaincre le HIV. Pourtant, dans la morosité ambiante, quelques lueurs d'espoir.

La santé de la planète se décide aujourd'hui à Genève, dans les couloirs de l'Organisation mondiale du Commerce. Les pays en voie de développement pourront-ils utiliser librement des médicaments à bas prix pour lutter contre les grandes pandémies ?

L'idée des chercheurs français s'est avérée juste : administrer un vaccin à des patients sous trithérapie pour "réveiller" leur système immunitaire. C'est un immense progrès.

Le docteur Jacques Leibowitch, l'un des précurseurs de la trithérapie, lance un cri d'alarme. Si l'on ne change pas de méthodes, l'épidémie risque de repartir.

Ne soigner, comme en Afrique, qu'un malade sur cinquante est inacceptable et dangereux. Heureusement, on voit poindre ici et là quelques signes d'encouragement.

Le syndrôme de l'immunodéficience acquise (sida) n'a pas encore trouvé de remède réellement efficace. Néanmoins, des progrès significatifs ont été réalisés dans le traitement de la maladie et de ses principales complications, les infections dites opportunistes.

Risque-t-on, en matière de traitement du sida, de se retrouver confronté à une nouvelle épidémie due à la transmission de souches virales résistantes aux médicaments ?

La thrithérapie a fait chuter la mortalité due au sida en Occident, mais elle commence à se heurter à l'apparition de virus mutants. Le développement de médicaments qui inhibent l'entrée du virus dans les cellules permettra-t-il d'y remédier ? Les derniers résultats cliniques sont, en tout cas, encourageants.

Il y a quatre ans, débutaient les premiers essais cliniques d'"interruption programmée du traitement". Controverse : bien que ces interruptions aient pour objectif de faciliter un meilleur suivi des trithérapies, ne risquent-elles pas d'être plus nuisibles que bénéfiques ? Des premiers éléments de réponse sont aujourd'hui disponibles.