Confronté à la nécessité de contenir la grave épidémie due au Covid-19, il a fallu imaginer des dispositifs limitant la contagion. Comme il fallait s’y attendre, le recours aux technologies, notamment numériques, a fait partie des armes que l’on a proposées. Au-delà du constat des illusions du tout à « l’intelligence artificielle », cela soulève la grave question des rapports entre sécurité et liberté. On a parfois en effet l’impression que ce n’est pas un virus que l’on traque, mais bien les humains qui en sont porteurs.

Karen Russell raconte son expérience après l'installation d'une caméra de surveillance dans la chambre de leur enfant.

La mise en place du plan antiterroriste Vigipirate, en 1978, a imprimé dans les esprits l'équation "vigilance = sécurité". Mais , avec la diffusion massive de l'électronique, les technologies de surveillance ne sont plus l'apanage des seuls militaires. Téléphones portables, ordinateurs, cartes bancaires et autres "objets communicants" laissent des traces. Un employeur peut vérifier le comportement de ses salariés ; des émetteurs se nichent dans les jouets pour enfants, que leurs parents peuvent pister à chaque instant à leur insu.

Avec plus d'un millier de webcams en France, posées par des mairies ou des associations voire des particuliers, on n'est plus jamais à l'abri d'un regard indiscret. Pire, rien ne nous en protège...

Discrètement, l'Allemagne s'est mise à l'intelligence économique. De plus en plus de grands groupes recourent à des experts pour surveiller la concurrence. Une activité à la limite de la légalité.

Dans notre monde high-tech, des machines espionnent nos dossiers personnels, voient à travers les murs et scrutent les traits de notre visage. La surveillance électronique sera-t-elle synonyme de sécurité accrue ou annonce-t-elle la fin de la vie privée ?

Balise GPS, radar, analyses biologiques... Un véritable arsenal se met en place pour lutter contre la surpêche. Encore faut-il que les Etats décident de s'en servir...

Un monde qui va encore plus vite. C'est en substance ce que nous promettent les aficionados de la 5G, cette nouvelle norme de communication numérique. Des données traitées à une vitesse dix à cent fois supérieure à celle de la 4G ? Jusqu'à cent fois plus d'appareils connectés en un même point, le saut quantitatif promis est gigantesque. Et l'aller-retour d'une information sera de l'ordre de la milliseconde, imperceptible par l'humain. Petit voyage dans le monde merveilleux de la 5G et de l'univers numérique qui l'accompagne.

Les motifs de blocage de sites Internet s'accélèrent depuis quelques mois. Saine riposte ou dangereux flicage ?